Après quatre décennies de luttes et résistances
contre l’occupation marocaine, le Front Polisario continue à
réclamer le droit du peuple saharaoui à son autodétermination et à
son indépendance.
Cela
fait presque 40 ans que le Maroc a décidé d’envahir le Sahara
Occidental en 1975 [avec ce que le roi du Maroc de l’époque,
Hassan II, a appelé la « Marche Verte »], violant ainsi
la Charte des Nations Unies et privant le peuple saharaoui –qui
résistait déjà contre l’ancienne puissance colonisatrice,
c’est-à-dire l’Espagne- de ses plus élémentaires droits
humains, son autodétermination et son indépendance, une fois qu’il
se libérait enfin du joug colonial espagnol.
Comme
résultat d’un conflit marqué par les ambitions économiques et
géopolitiques de la monarchie norafricaine et de ses alliés
occidentaux, des milliers de personnes sont mortes et des milliers
d’autres se sont vues forcées de demeurer dans des camps de
réfugiés, ou séparées de leurs familles par un mur minée de plus
de 2 700 km [mines anti-personnelles interdites par l’ONU].
C’est
contre cette injustice qu’a lutté inlassablement le FRONT
POpulaire de LIberation de SAguía el Hamra y RÍo de Oro –plus
connu comme Front Polisario- l’unique représentant légitime du
peuple saharaoui depuis sa fondation en 1973, dans la résistance
contre l’Espagne franquiste. Ce mouvement, dont le noyau opère
aujourd’hui depuis la voisine Algérie, fut le réel artisan de
l’indépendance saharaouie de la domination espagnole.
A la
suite de décennies d’affrontement armé contre les forces
d’invasion marocaines, en 1991 le Front Polisario a déclaré un
cessez-le-feu permanent sous la condition que fussent réalisées des
élections sous l’égide de l’ONU, susceptibles de définir une
fois pour toutes la situation du Sahara Occidental.
L’organisme
international a de ce fait approuvé un plan de paix, et a envoyé la
Mission des Nations Unies pour le Referendum au Sahara Occidental
(MINURSO). Mais le suffrage tant désiré n’a jamais été réalisé,
et on a continué à le surçoir en vertu des intérêts de la
Monarchie marocaine. On ne peut passer sous silence que, d’après
la Banque Mondiale, le territoire saharaoui est un des plus riche
d’Afrique en pétrole, phosphates et richesses de pêche ; le
Maroc n’est pas prêt à perdre cela.
Pendant
ce temps les saharaouis qui habitent la zone occupée par les forces
marocaines –ceux qui ces dernières années ont adopté une méthode
de lutte pacifique- endurent tortures, délogements, emprisonnements
arbitraires et autres formes de répression.
Le
Tribunal International de La Haye a opiné il y a fort longtemps que
le Maroc n’est pas une « puissance administratrice » du
territoire du Sahara Occidental. Mais personne ne semble avoir les
pouvoirs nécessaires pour mettre fin à l’impunité de cette
Monarchie, qui continue à transgresser les lois internationales
depuis de nombreuses années.
En
date récente le Conseil de Sécurité a approuvé une nouvelle
résolution qui élargie la marge de manœuvre de la MINURSO, et qui
plaide pour une « solution politiquement juste, durable et
mutuellement acceptable, qui puisse garantir le droit du peuple
saharaoui à l’autodétermination.
Malgré
tout, du fait de l’ingérence de pays comme la France ou les
Etats-Unis, le texte ne comporte pas la mention qui investirait le
Mission de l’ONU comme garante des Droits de l’Homme.
Face à
de tels abus, les saharaouis ont dit qu’ils n’écartaient pas un
retour à la lutte armée « pour mettre fin à l’occupation ».
« Nous avons confiance aux Nations Unies, mais si cette
organisation ne réussit pas à organiser un referendum
d’autodétermination au Sahara Occidental pour que le peuple
saharaoui puisse décider de son futur, nous en viendrons à nous
ressaisir des armes pour récupérer et libérer notre territoire »,
a affirmé il y a quelques jours le secrétaire général du Front
Polisario, Mohamed Abdelaziz.
Celui
qui est aussi le président de la République Arabe Saharaouie
Démocratique –fondée en 1976- assure que la liberté et
l’autodétermination de son peuple « est une dette en suspens
qui doit être assumées par la communauté internationale. Son
éternelle remise-à-plus-tard va au détriment des intérêts
légitimes de notre humanité pour un monde meilleur. »
« Les
obstacles imposés par le gouvernement marocain, et l’impunité de
sa conduite intransigeante, sèment les principaux signes de doute
quant à l’inefficacité de l’option pacifique et aplanissent le
chemin de l’instabilité, ce qui réclame une réaction urgente et
déterminée de la communauté internationale. Jusqu’à quand le
monde permettra-t-il que s’éternise une telle situation
d’injustice et d’injure flagrante ? »
A CUBA
ON A CELEBRE LE 40ème ANNIVERSAIRE DU FRONT POLISARIO
C’est
avec la présentation du film-documentaire « Fils des Nuages,
la dernière colonie » (« Hijos de las Nubes, la última
colonia ») de l’espagnol Álvaro Longaria et narré par le
célèbre latino-étasunien Javier Bardem, qu’a débuté lundi 20
mai 2013, à La Havane, un acte de commémoration à l’occasion du
40ème anniversaire de la fondation du Front Polisario,
seul représentant légitime du peuple saharaoui.
Il est intéressant qu’un acteur de renom latino-étasunien, prête
ainsi sa voix (en Anglais) et porte à connaître internationalement
un problème que beaucoup veulent ignorer.
L’œuvre
cinématographique –qui a mérité le Prix Goya- collecte les
témoignages de saharaouis obligés de vivre dans des camps de
réfugiés, comme conséquence de l’occupation du Sahara Occidental
par le Maroc depuis 1975.
L’ambassadeur
de la RASD, Melainine Etkana a rappelé que le 20 mai 1973 s’est
produite la première action armée dirigée par le Front Polisario
contre le colonialisme espagnol, victoire qui lui fut spoliée par la
suite par le Maroc, et depuis cette époque la lutte pour que soit
respecté le droit du peuple saharaoui à l’autodétermination et
l’indépendance n’a jamais été abandonnée.
Alors,
le diplomate a manifesté l’ « éternelle
reconnaissance » de son peuple envers Cuba « dont la
Révolution fut source d’inspiration », il a fait aussi un
hommage posthume au Commandant Hugo Chávez qui « était un ami
et un défenseur de la cause saharaouie et de toutes les causes
justes du monde. »
Miguel
Esteban et Claudia Fonseca Sosa.
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