lundi 23 août 2021

Allocution de Georges Gastaud, membre du bureau national du CISC, à l'occasion de la commémoration du 21 août 2021 en hommage à Ernst Thälmann


Liebe Genossinen und Genossen, liebe Freunde des Friedens und der sozialen Befreiung der Menschheit,

Je remercie notre chère amie Eva, militant souriante et infatigable de la  solidarité communiste internationale, amie de toujours du Comité Erich Honecker de Solidarité Internationaliste (France), compagne de lutte de Margot Honecker, d'avoir bien voulu traduire et de bien vouloir lire aujourd'hui le présent message en mon nom personnel et au nom du PRCF tout entier. 

Je vous prie d'excuser le contretemps d'ordre privé, qui, s'ajoutant à des difficultés de communication au cours de l'été, m'empêche d'être des vôtres aujourd'hui comme j'aurais eu plaisir et honneur à l'être. C'est partie remise et, sous réserve de planifier et de coordonner les choses suffisamment à l'avance, je prends l'engagement au nom du PRCF et de sa jeunesse, la JRCF, qu'une délégation de notre organisation sera bel et bien présente à vos côtés à la première occasion.

Sur le plan géopolitique, la situation mondiale est marquée à la fois par l'agressivité accrue de l'impérialisme euro-atlantique qui, par tous les moyens, cherche les voies d'un "conflit de haute intensité" avec la Russie et la Chine tout en essayant comme jamais de stranguler Cuba socialiste et le Venezuela bolivarien, sans oublier de harceler le peuple palestinien et d'autres peuples résistant à l'oppression et à l'agression. 

En même temps, nous constatons tous que le temps des Invincibles Armadas et de l'US Army partout triomphante est révolu. Cuba "no se vende ni se rinde", le Venezuela est toujours debout, la jeunesse palestinienne d'aujourd'hui n'est pas moins héroïque que celle d'hier et le peuple syrien a infligé la défaite aux fanatiques armés par les pétromonarchies et encouragés par les faux démocrates du monde entier. 

En Afrique, le néocolonialisme français, que Macron voudrait transformer en néocolonialisme européen, craque de toutes parts. 

De la Syrie à l'Afghanistan, l'impérialisme américain est incapable de tenir le terrain conquis même si, par sa faute, le fanatisme islamiste nourri par la CIA pour abattre les communistes allemands et pour harceler l'URSS, menace à nouveau terriblement les droits de l'homme (Mensch) en général et les droits des femmes en particulier. Les talibans sont certes des fanatiques dangereux, mais en quoi les dirigeants capitalistes occidentaux qui ont créé Ben Laden et qui, en 1984, s'exclamaient "lieber tot, als rot" et poussaient à une guerre potentiellement suicidaire et exterminatrice avec l'Union soviétique, sont-ils moins fanatiques que les talibans ou que les néonazis ukrainiens que courtise l'OTAN, derrière leur élégance parfumée et leurs slogans doucereux, répugnants d'hypocrisie, sur les "valeurs démocratiques"?

En Europe, la crise de l'UE marquée par le Brexit est loin d'être achevée. Malgré les mensonges de la social-démocratie et des communistes décaféinés de tout le continent sur la prétendue "Europe sociale", cette soi-disant Europe démocratique que l'on annonce toujours et que l'on ne voit jamais, la majorité des ouvriers et des employés de nos pays a bien compris que cette "construction" européenne n'a rien de social, d'écologique, de pacifique et de démocratique et que, de A à Z, elle est entièrement au service du grand capital et de l'impérialisme. On le voit d'autant plus dans la dernière période que, poussés par Trump, puis par Biden, les gouvernements européens, allemand et français en tête, multiplient les dépenses militaires en pleine pandémie virale et qu'ils préparent ouvertement un "conflit de haute intensité" sous l'égide de l'OTAN et d'une armée européenne en construction qui ne peut être que la tête de pont antirusse de l'OTAN. Ces gens qui, au nom de l'Europe, dévoyant la splendide Ode à la Joie de Schiller mise en musique par le géant Beethoven, préparent une guerre de revanche contre le pays de Stalingrad et osent mettre sur un pied d'égalité les communistes et les nazis, sont en réalité les pires ennemis de la paix, des libertés, du progrès social, de la souveraineté des peuples, de leur libre coopération, de la diversité des cultures et des langues nationales, voire de l'environnement. Car si une guerre nécessairement mondiale éclatait avec la Russie et avec la Chine, ce serait non seulement la mort assurée pour des milliards d'humains, mais l'emballement définitif du climat, des incendies incontrôlables partout, des pollutions irréversibles, etc. De cela, nos "Verts" allemands et français adeptes de l'UE et archi-complaisants envers l'OTAN se gardent bien de parler!

Dans cette Europe contre-révolutionnaire, largement issue de la contre-révolution à l'Est et de l'annexion de l'ex-RDA par la RFA capitaliste, vous êtes les premiers à dénoncer la résurgence de l'impérialisme allemand, puissance dominante de l'UE sous la supervision globale des faucons de Washington. Selon ses sales traditions antinationales d'assujettissement et de vassalité, l'impérialisme français en déclin, qui a largement détruit l'industrie nationale, les services publics et les acquis sociaux issus de la Résistance antifasciste, et qui fait tout pour évincer la langue française au profit du tout-anglais de la mondialisation capitaliste, s'inféode volontairement à son puissant voisin d'outre-Rhin. Déjà, les contre-révolutionnaires français de 1790 cherchaient refuge auprès des Habsburg et des Hohenzollern. Déjà Adolphe Thiers, triste prénom décidément, le massacreur versaillais de la Commune de Paris, suppliait Bismarck de libérer les soldats français faits prisonniers à Sedan pour les lancer contre les Communards refusant de livrer Paris. Déjà, en 1940, le traître Philippe Pétain, acquis aux idées fascistes, antisémites et racistes, "collaborait" avec Hitler pour envoyer aux chambres de torture les Résistants français et aux chambres à gaz les juifs français. Tel est l'Axe réactionnaire et impérialiste franco-allemand auquel s'opposaient déjà ensemble dans les années 1930 votre immortel Ernst Thälmann et notre camarade Maurice Thorez. Tel est l'Axe rouge franco-allemand que nous avons le devoir de reconstituer, sans jamais confondre nos peuples avec leurs impérialismes respectifs, et bien sûr, sans jamais exclure les communistes d'autres pays, en combattant à la fois l'UE atlantique et les nationalismes racistes, type "Rassemblement lepéniste" français et AFD. 

Ensemble nous devons aussi faire échec à la tentative du Parlement européen, cette chambre que boude la grande majorité des électeurs ouvriers d'Europe, pour criminaliser le communisme historique et l'URSS, principal vainqueur de Hitler, et pour les mettre sur le même plan que l'exterminisme nazi. Car lorsqu'on écrit "communisme = nazisme", comme ose le faire le parlement de Strasbourg, qu'on le veuille ou non, on rabaisse le communisme, mais du même mouvement, on rehausse et on banalise le fascisme et l'extrême droite raciste. Et surtout, l'on ouvre la voie aux persécutions anticommunistes qui ont jadis conduit à la mort Thälmann et Gramsci, mais aussi notre Pierre Sémard, premier secrétaire général du PCF, en déstabilisant de proche en proche toutes les organisations démocratiques. Vous l'avez vu récemment avec la tentative, avortée par bonheur, des autorités allemandes d'exclure le DKP des élections, de persécuter la FDJ, de criminaliser un dirigeant du MLPD. Nous, PRCF, sommes fiers d'avoir à chaque occasion apporté notre modeste solidarité aux camarades allemands. Nous l'avons fait de manière entièrement désintéressée et sans jamais, bien sûr, nous ingérer dans les affaires intérieures du mouvement ouvrier allemand. Face à ces persécutions il ne faut pas nous lamenter mais nous unir internationalement contre l'euro-maccarthysme anticommuniste. En un sens, en nous persécutant de Vilnius à Madrid, où les néo-franquistes ont essayé de faire interdire la faucille et le marteau, de Kiev à Zagreb et de Varsovie à Berlin, les anticommunistes nous indiquent indirectement le chemin de la contre-attaque que résume votre slogan toujours actuel "Vorwärts und nie vergessen die Klassensolidarität!". Ils veulent interdire la faucille et le marteau de Gibraltar à Riga? Qu'elle brille en rouge sur les murs de l'Europe contre-révolutionnaire! 

Alors que les capitalistes de nos deux pays essaient de faire payer aux peuples la crise sanitaire qu'ils ont si mal gérée, il nous revient d'affirmer que l'avenir n'appartient pas aux contre-révolutionnaires qui conduisent l'humanité vers le gouffre comme certain joueur de flûte de vos légendes médiévales. Par temps de contre-révolution et de "monde à l'envers" (ce verkehrte Welt dont parlait Heinrich Heine), on reconnaît les vrais révolutionnaires au fait qu'ils gardent confiance dans la classe ouvrière, qu'ils parient sur la force des peuples, que face à l'obscurantisme et à la réaction ils portent toujours l'Aufklärung de votre Goethe et de notre Diderot, qu'ils gardent au fin fond de leur ADN de militants d'avant-garde l'aspiration incoercible de l'humanité pour ce que Maximilien Robespierre appelait: le "bonheur commun".

Vive le Cercle amical Ernst Thälmann! 
Vive le grand prolétariat industriel allemand, vive la belle Allemagne rouge, soeur de la République sociale française et de l'indestructible Union soviétique, vive Berlin la Rouge qui fera à nouveau trembler le capital mondial quand sa classe ouvrière délivrée du réformisme paralysant aura retrouvé la voie victorieuse des trois L, Lenin, Liebknecht et Lüxemburg ! 
Vive l'Axe rouge internationaliste de Thälmann et de Thorez que nous devrons faire revivre offensivement dans chacune de nos luttes !