vendredi 18 juillet 2014

République Arabe Saharaouie Démocratique: Une dette en suspens


Après quatre décennies de luttes et résistances contre l’occupation marocaine, le Front Polisario continue à réclamer le droit du peuple saharaoui à son autodétermination et à son indépendance.

Cela fait presque 40 ans que le Maroc a décidé d’envahir le Sahara Occidental en 1975 [avec ce que le roi du Maroc de l’époque, Hassan II, a appelé la « Marche Verte »], violant ainsi la Charte des Nations Unies et privant le peuple saharaoui –qui résistait déjà contre l’ancienne puissance colonisatrice, c’est-à-dire l’Espagne- de ses plus élémentaires droits humains, son autodétermination et son indépendance, une fois qu’il se libérait enfin du joug colonial espagnol.
Comme résultat d’un conflit marqué par les ambitions économiques et géopolitiques de la monarchie norafricaine et de ses alliés occidentaux, des milliers de personnes sont mortes et des milliers d’autres se sont vues forcées de demeurer dans des camps de réfugiés, ou séparées de leurs familles par un mur minée de plus de 2 700 km [mines anti-personnelles interdites par l’ONU].
C’est contre cette injustice qu’a lutté inlassablement le FRONT POpulaire de LIberation de SAguía el Hamra y RÍo de Oro –plus connu comme Front Polisario- l’unique représentant légitime du peuple saharaoui depuis sa fondation en 1973, dans la résistance contre l’Espagne franquiste. Ce mouvement, dont le noyau opère aujourd’hui depuis la voisine Algérie, fut le réel artisan de l’indépendance saharaouie de la domination espagnole.
A la suite de décennies d’affrontement armé contre les forces d’invasion marocaines, en 1991 le Front Polisario a déclaré un cessez-le-feu permanent sous la condition que fussent réalisées des élections sous l’égide de l’ONU, susceptibles de définir une fois pour toutes la situation du Sahara Occidental.
L’organisme international a de ce fait approuvé un plan de paix, et a envoyé la Mission des Nations Unies pour le Referendum au Sahara Occidental (MINURSO). Mais le suffrage tant désiré n’a jamais été réalisé, et on a continué à le surçoir en vertu des intérêts de la Monarchie marocaine. On ne peut passer sous silence que, d’après la Banque Mondiale, le territoire saharaoui est un des plus riche d’Afrique en pétrole, phosphates et richesses de pêche ; le Maroc n’est pas prêt à perdre cela.
Pendant ce temps les saharaouis qui habitent la zone occupée par les forces marocaines –ceux qui ces dernières années ont adopté une méthode de lutte pacifique- endurent tortures, délogements, emprisonnements arbitraires et autres formes de répression.
Le Tribunal International de La Haye a opiné il y a fort longtemps que le Maroc n’est pas une « puissance administratrice » du territoire du Sahara Occidental. Mais personne ne semble avoir les pouvoirs nécessaires pour mettre fin à l’impunité de cette Monarchie, qui continue à transgresser les lois internationales depuis de nombreuses années.
En date récente le Conseil de Sécurité a approuvé une nouvelle résolution qui élargie la marge de manœuvre de la MINURSO, et qui plaide pour une « solution politiquement juste, durable et mutuellement acceptable, qui puisse garantir le droit du peuple saharaoui à l’autodétermination.
Malgré tout, du fait de l’ingérence de pays comme la France ou les Etats-Unis, le texte ne comporte pas la mention qui investirait le Mission de l’ONU comme garante des Droits de l’Homme.
Face à de tels abus, les saharaouis ont dit qu’ils n’écartaient pas un retour à la lutte armée « pour mettre fin à l’occupation ». « Nous avons confiance aux Nations Unies, mais si cette organisation ne réussit pas à organiser un referendum d’autodétermination au Sahara Occidental pour que le peuple saharaoui puisse décider de son futur, nous en viendrons à nous ressaisir des armes pour récupérer et libérer notre territoire », a affirmé il y a quelques jours le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
Celui qui est aussi le président de la République Arabe Saharaouie Démocratique –fondée en 1976- assure que la liberté et l’autodétermination de son peuple « est une dette en suspens qui doit être assumées par la communauté internationale. Son éternelle remise-à-plus-tard va au détriment des intérêts légitimes de notre humanité pour un monde meilleur. »
« Les obstacles imposés par le gouvernement marocain, et l’impunité de sa conduite intransigeante, sèment les principaux signes de doute quant à l’inefficacité de l’option pacifique et aplanissent le chemin de l’instabilité, ce qui réclame une réaction urgente et déterminée de la communauté internationale. Jusqu’à quand le monde permettra-t-il que s’éternise une telle situation d’injustice et d’injure flagrante ? »
A CUBA ON A CELEBRE LE 40ème ANNIVERSAIRE DU FRONT POLISARIO
C’est avec la présentation du film-documentaire « Fils des Nuages, la dernière colonie » (« Hijos de las Nubes, la última colonia ») de l’espagnol Álvaro Longaria et narré par le célèbre latino-étasunien Javier Bardem, qu’a débuté lundi 20 mai 2013, à La Havane, un acte de commémoration à l’occasion du 40ème anniversaire de la fondation du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple saharaoui. Il est intéressant qu’un acteur de renom latino-étasunien, prête ainsi sa voix (en Anglais) et porte à connaître internationalement un problème que beaucoup veulent ignorer.
L’œuvre cinématographique –qui a mérité le Prix Goya- collecte les témoignages de saharaouis obligés de vivre dans des camps de réfugiés, comme conséquence de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc depuis 1975.
L’ambassadeur de la RASD, Melainine Etkana a rappelé que le 20 mai 1973 s’est produite la première action armée dirigée par le Front Polisario contre le colonialisme espagnol, victoire qui lui fut spoliée par la suite par le Maroc, et depuis cette époque la lutte pour que soit respecté le droit du peuple saharaoui à l’autodétermination et l’indépendance n’a jamais été abandonnée.
Alors, le diplomate a manifesté l’ « éternelle reconnaissance » de son peuple envers Cuba « dont la Révolution fut source d’inspiration », il a fait aussi un hommage posthume au Commandant Hugo Chávez qui « était un ami et un défenseur de la cause saharaouie et de toutes les causes justes du monde. »
Miguel Esteban et Claudia Fonseca Sosa.

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