dimanche 28 juin 2015

Après le massacre raciste de Charleston, Mumia Abu-Jamal dénonce l'essence raciste de l'impérialisme états-unien

Remerciant la camarade républicaine espagnole qui a traduit ce texte de Mumia Abu-Jamal pour I.C., « Initiative communiste » demande à chaque visiteur de son site, non seulement de le lire et de le faire circuler, mais de le méditer. Non seulement pour comprendre la situation aux Etats-Unis, non seulement pour comprendre ce que peut être une attitude combative contre le crime mais non haineuse à l’égard des hommes, mais pour apporter toute notre solidarité à Mumia, injustement embastillé depuis plus de vingt ans par la « justice » raciste américaine.

Rappelons que Mumia est, avec Margot Honecker (et les regrettés Henri Alleg et Désiré Marle), l’un des présidents d’honneur du C.I.S.C. (comité internationaliste pour la solidarité de classe).

CHARLESTON

Un jeune Blanc, juste en âge d’être pris pour un adulte, entre dans l’église la plus historique pour les Noirs de Charleston et, avant qu’il n’en sorte, une nouvelle histoire s’est écrite.

Présent aux cours bibliques du mercredi soir, le jeune homme s’assit pendant près d’une heure, mais ses pensées ne se tournaient pas vers la vie de Jésus, ni vers ses Disciples. Ses pensées se tournaient vers la mort. Vers l’envie d’en tuer beaucoup. Vers un assassinat de masse. Quand les portes de l’église se ferment derrière lui, neuf âmes de Noirs, des anciens respectés pour la plupart, ont été fauchées, tués la bible à la main.

L’homme, enfin le jeune homme pas tout à fait homme, ne venait rien apprendre de la religion parce qu’il croyait déjà en quelque chose: la supériorité des Blancs, ou leur profonde haine contre les Noirs.

Suprématie des Blancs, c’est là le lait que tètent les bébés du sein des mères de Charleston, de Caroline du Sud, du Sud… De l’ensemble des Etats-Unis. Parce que la vérité pure, c’est que l’esclavage fonda et construisit les Etats-Unis; la clef de voûte fut la dévaluation, exploitation et oppression des Noirs. C’est la seule chose qui puisse rendre le massacre de Charleston vaguement compréhensible.

Neuf personnes furent sacrifiées à l’idole aveugle de la Supériorité des Blancs, pour la même raison que des milliers d’hommes et de femmes noirs furent linchés entre les ormes et les pins nord-américains: comme sacrifiés au nom d’une idée pour perpétuer un système d’injustice économique.

Dylan Roof, le jeune homme de 21 ans accusé d’être à l’origine de ce massacre, n’avait pas d’amis, n’avait pas d’endroit pour vivre, si ce n’est un sofa chez une de ses connaissances, il n’avait pas de travail et entretenait des relations espacées avec ses parents. Isolé, aliéné, seul au monde, la seule possession qui lui restait était son identité de Blanc, la seule chose qui donnait du sens à son existence. Telle fut l’énergie qui nourrit le massacre de Charleston.

Maintenant, cette énergie est comme un démon incube dans l’âme nord-américaine, en pleine ébullition de rage et de peur, guettant de nouvelles vies de Noirs à dévorer.

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