samedi 3 mai 2014

LIBERATION POUR GEORGES ABDALLAH






LETTRE OUVERTE/PETITION A M. MANUEL VALLS, MINISTRE

DE L’INTERIEUR, ET A M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

(A signer sur : liberonsgeorges.over-blog.org)

Comment peut-on aujourd’hui encore, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, garder en France, pays des droits de l’homme, un prisonnier politique au-delà de 29 ans d’emprisonnement ?

Vengeance d’Etat

George Abdallah, d’origine libanaise, ne s’est jamais opposé à la France. Militant libanais, il avait décidé avec d’autres de résister en armes à l’occupation de son pays, le Liban, en 1978, par l’Etat d’Israël (pays soutenu par les USA comme vous le savez).

En 1984, comme vous le savez, il a été arrêté à Lyon pour faux papiers, alors qu’apparemment ce fugitif de guerre en avait de véritables, authentifiés par la République Algérienne… Or deux ans après, a été retrouvée à son domicile une arme utilisée dans le double assassinat sur le sol français d’agents du Mossad (service secret d’Israël) et de la CIA (service secret des USA). Israël et USA ont, vous en conviendrez M. Hollande et M. Valls, des gouvernements ennemis de l’organisation des Forces Armées Révolutionnaires du Liban. Oui depuis très longtemps M. Georges Ibrahim Abdallah est un militant engagé dans la résistance palestinienne et libanaise. Et s’il a commis les crimes qu’on lui reproche –« complicité d’assassinat »- sur le territoire français : il a bien purgé, n’est-ce pas M. Hollande et M. Valls, la peine à laquelle l’avait condamné la justice française. Ni le gouvernement israélien, ni le gouvernement étasunien ne peuvent peser sur notre justice française, M. le Président.
La peine de sûreté de 15 ans de M. Abdallah, est terminée depuis 14 ans, c’est-à-dire depuis 1999 : l’ignorez-vous M. le Président, M. le Ministre ? A partir de 1999 jusqu’au 14 janvier 2013 (début de cette année qui s’achève dans quelques jours), ce détenu « longue peine » était libérable sous-condition : on ne discutera pas sur le pourquoi il est alors resté en prison après tant d’années et de demandes répétées de libération conditionnelle ; mais depuis le 14/01/2013, il est libérable sans condition puisqu’il a purgé toute la peine à laquelle on l’a condamné ?

Cela fait un an ?

M. Yves Bonnet, que vous connaissez, M. Hollande, M. Valls, ancien chef des services secrets français -DST- et responsable de l’arrestation de M. Georges Abdallah, a déjà dénoncé dans le passé l’attitude du gouvernement français refusant la conditionnelle, comme une véritable « vengeance d’Etat ». Et il disait aussi « je considère qu’il [G.A.] avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance (…) Il faut se souvenir du contexte aussi, des massacres de Sabra et Shatila dont les coupables n’ont jamais été
punis ». Mais maintenant, après le 14/01/2013, il ne s’agit plus de conditionnelle mais bien de libération légale ?

Aux ordres des USA ?...

A la première décision d’un juge français autorisant la libération conditionnelle de M. Georges Ibrahim Abdallah, le Département d’Etat Américain avait réagi vivement : « Le gouvernement des USA exprime sa ferme opposition quant à l’éventualité d’une mise en liberté conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah ». Le ministre de justice français de l’époque, M. Perben, avait alors fait appel de la décision du juge. A la suite, huit autres demandes vont être finalement refusées en 14 ans. Mais après cela, maintenant, M. le Président, M. le Ministre ?

Comme dit plus haut, le 14 janvier 2013 Georges Ibrahim Abdallah aurait du légalement être libéré comme prévu : en fait il ne l’a pas été, malgré les décisions des juges favorables à cette libération (tribunal d’application des peines en 2012 et cour d’appel en 2013). Est-ce sur ordre des USA ? Pourquoi M. Valls, ministre français de l’Intérieur, n’avez-vous pas signé l’arrêté d’expulsion type OQTF (une des 5 conditions légales pour la libération d’un étranger) ?

La Cour de Cassation a alors déclaré en toute logique la demande de libération comme irrecevable.

Impasse juridique

Alors que le 10 décembre de cette année, il y a peu, à l’occasion de l’hommage universel à Nelson Mandela, ex-détenu « longue peine », ex-militant armé de l’ANC, puis finalement prix nobel de la paix, reconnu au delà du prophète de non-violence comme Gandhi, celui de la non-vengeance, et finalement premier président noir de la nation « arc-en-ciel » anti-raciste et réconciliée, nouvelle Afrique du Sud post-apartheid réussie sans guerre civile : le président des USA lui-même, M. Obama en personne, en a appelé les dirigeants du monde entier à suivre cet exemple de non-vengeance.

Comment alors ne pas dénoncer, comme des vengeances, M. le Président, M. le Ministre, les obstructions abusives et successives du parquet exprimées par les appels successifs contre la libération de Georges Abdallah entre 1999 et cette année 2013 ? Ne serait-on pas en droit de demander avec exigence à ce même parquet et à la justice française : où sont les assassins de Mahmoud Alhamchari (représentant de l’OLP à Paris), de Mahmoud Saleh (fondateur de la Librairie Arabe à Paris), de Zuheir Mohsen (secrétaire général de ALSAIIQA), de Ibrahim Abd El Aziz, de Ezzdin Alkalak… ? La justice française serait-elle partisane ? De quoi veut-elle se venger contre G.A. ?

Et maintenant, M. Hollande, M. Valls, la justice française peut-elle continuer à suivre les injonctions d’un gouvernement étasunien au double-langage ? La justice française continuera-t-elle à ne pas respecter ses propres lois, en se mettant dans une impasse juridique depuis un an ?

Au Liban, les partisans de M. Georges Ibrahim Abdallah multiplient des activités de soutien comme des blocages de l’accès à l’ambassade française à Beyrouth pendant plusieurs jours ; le gouvernement libanais aurait chargé un comité ministériel d’essayer de discuter avec les autorités françaises du dossier de sa libération ; le président de la République libanaise lui-même aurait convoqué l’ambassadeur français… Et nous citoyens français ne sommes pas ou peu

En France Georges Ibrahim Abdallah a été fait Citoyen d’Honneur des villes de Calonne-Ricouart et de Grenay, quant à la mobilisation des quelques comités de soutien, elle ne faiblit pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire