Le Comité internationaliste pour la solidarité de classe, l’association Les Amis d’Edward Gierek, le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) et la Fédération du Pas-de-Calais du Parti communiste français (PCF) souhaitaient rencontrer Henri Dudzinski, le consul honoraire de Pologne à Lille, afin de lui exposer leurs préoccupations concernant la situation du Parti communiste polonais (Komunistyczna Partia polski / KPP). Celui-ci fait, outre-Oder, l’objet d’une répression impitoyable. Deux de ces militants sont, aujourd’hui, menacés de prison pour le simple fait d’avoir exprimé des opinions dans Brzask, la revue du parti, et sur leur sites internet. Leur procès se déroulera à Dabrowa Gornicza (Haute-Silésie), ce jeudi 1 er février 2018.
Le consul a opposé à ces quatre organisations une fin de non-recevoir sous prétexte de « n’avoir aucun pouvoir » et qu’elles allaient « perdre leur temps à aller le voir » ! Et le diplomate d’affirmer qu’il n’exerçait qu’une « fonction honorifique ». Quel « honneur » en effet que de servir le gouvernement « national-catholique » de Varsovie sur la pente de la fascisation… Ancien journaliste à La Voix du Nord, Henri Dudzinski, s’était, après de longs mois de silence, finalement exprimé dans les colonnes de ce quotidien 2 au sujet des débaptisations des rues et places évoquant la Pologne populaire ou plus largement l’idéal communiste. Il y affirmait refuser « la dictature, qu’elle soit brune, rouge ou noire ». Plutôt paradoxal quand, dans ces mêmes colonnes, le consul lançait un plaidoyer en faveur de cette Union européenne supranationale et néolibérale. Une véritable machine de guerre imaginée dès ses débuts au service de la classe capitaliste, destinée à broyer la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, à briser la protection sociale ou à détricoter le droit du travail…
Le consul a opposé à ces quatre organisations une fin de non-recevoir sous prétexte de « n’avoir aucun pouvoir » et qu’elles allaient « perdre leur temps à aller le voir » ! Et le diplomate d’affirmer qu’il n’exerçait qu’une « fonction honorifique ». Quel « honneur » en effet que de servir le gouvernement « national-catholique » de Varsovie sur la pente de la fascisation… Ancien journaliste à La Voix du Nord, Henri Dudzinski, s’était, après de longs mois de silence, finalement exprimé dans les colonnes de ce quotidien 2 au sujet des débaptisations des rues et places évoquant la Pologne populaire ou plus largement l’idéal communiste. Il y affirmait refuser « la dictature, qu’elle soit brune, rouge ou noire ». Plutôt paradoxal quand, dans ces mêmes colonnes, le consul lançait un plaidoyer en faveur de cette Union européenne supranationale et néolibérale. Une véritable machine de guerre imaginée dès ses débuts au service de la classe capitaliste, destinée à broyer la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, à briser la protection sociale ou à détricoter le droit du travail…
Une insulte à la mémoire de la Résistance
En refusant de recevoir une délégation dans ses locaux de Lens 3 , Henri Dudzinski fait donc bien peu de cas de la répression qui affecte les communistes polonais. Ou un sens des Droits de l’homme à géométrie variable pour ce thuriféraire de l’inénarrable Lech Walesa qui a livré son pays aux appétits capitalistes ! Un refus d’autant plus malvenu qu’Henri Dudzinski, figure de la Polonia 4 du
Nord-Pas- de-Calais, travaille aujourd’hui à la célébration du centenaire de la convention franco-polonaise de septembre 1919. Un accord qui organisa l’émigration massive de citoyens polonais fuyant la misère de la Pologne nobiliaire pour les mines de charbon du Nord de la France. Parmi ces émigrés, les Burczykowski, Bronislaw Kania, Józef Kolorz, Antoni Kochanek, autant de résistants communistes qui tombèrent sous les balles des nazis en France ou des fascistes en Espagne. Des résistants luttant « pour votre et notre liberté », dont le KPP revendique justement la filiation. Ignorer une demande légitime d’organisations porteuses des revendications d’une frange de l’opinion publique 5 revient aussi à insulter la mémoire de cette aile gauche de la communauté franco-polonaise du Nord. A l’instar de Thomas Olszanski ou d’Edward Gierek, ses acteurs luttèrent pourtant
sur le front de classe pour l’amélioration de la condition ouvrière. Mais, sans doute, s’agit-il pour notre consul de ne pas heurter la sensibilité du gouvernement polonais susceptible de financer, en
2019, les cérémonies du centenaire ?
« La valeur d’un homme ne se mesure pas à son statut. La valeur d’un homme réside dans son courage », révèle une citation célèbre. D’aucuns en manquent assurément…
1 Un rassemblement de solidarité avec le KPP s’est déroulé à Paris, ce samedi 27 janvier 2018. Le lien :
https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe- capital/rassemblement-de- solidarite-
communistes-polonais/
2 La Voix du Nord (édition de Lens), 13 septembre 2017
3 Henri Dudzinski dirige l’Institut des civilisations et études polonaises (ICEP) dont les locaux se
trouvent à l’université de Lens.
4 Ce terme désigne l’ensemble des immigrés polonais et de leurs descendants.
5 A l’initiative de l’association Les Amis d’Edward Gierek, une pétition (dite « Appel des 118 ») a été
adressé à Tomasz Młynarski, l’ambassadeur de Pologne en France, et à Henri Dudzinski. Aucun n’a daigné
accuser réception de ce courrier. Le lien : https://www.initiative-communiste.fr/wp-
content/uploads/2017/12/Appel-des- 118-pologne.pdf
Nord-Pas- de-Calais, travaille aujourd’hui à la célébration du centenaire de la convention franco-polonaise de septembre 1919. Un accord qui organisa l’émigration massive de citoyens polonais fuyant la misère de la Pologne nobiliaire pour les mines de charbon du Nord de la France. Parmi ces émigrés, les Burczykowski, Bronislaw Kania, Józef Kolorz, Antoni Kochanek, autant de résistants communistes qui tombèrent sous les balles des nazis en France ou des fascistes en Espagne. Des résistants luttant « pour votre et notre liberté », dont le KPP revendique justement la filiation. Ignorer une demande légitime d’organisations porteuses des revendications d’une frange de l’opinion publique 5 revient aussi à insulter la mémoire de cette aile gauche de la communauté franco-polonaise du Nord. A l’instar de Thomas Olszanski ou d’Edward Gierek, ses acteurs luttèrent pourtant
sur le front de classe pour l’amélioration de la condition ouvrière. Mais, sans doute, s’agit-il pour notre consul de ne pas heurter la sensibilité du gouvernement polonais susceptible de financer, en
2019, les cérémonies du centenaire ?
« La valeur d’un homme ne se mesure pas à son statut. La valeur d’un homme réside dans son courage », révèle une citation célèbre. D’aucuns en manquent assurément…
1 Un rassemblement de solidarité avec le KPP s’est déroulé à Paris, ce samedi 27 janvier 2018. Le lien :
https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe- capital/rassemblement-de- solidarite-
communistes-polonais/
2 La Voix du Nord (édition de Lens), 13 septembre 2017
3 Henri Dudzinski dirige l’Institut des civilisations et études polonaises (ICEP) dont les locaux se
trouvent à l’université de Lens.
4 Ce terme désigne l’ensemble des immigrés polonais et de leurs descendants.
5 A l’initiative de l’association Les Amis d’Edward Gierek, une pétition (dite « Appel des 118 ») a été
adressé à Tomasz Młynarski, l’ambassadeur de Pologne en France, et à Henri Dudzinski. Aucun n’a daigné
accuser réception de ce courrier. Le lien : https://www.initiative-communiste.fr/wp-
content/uploads/2017/12/Appel-des- 118-pologne.pdf
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