jeudi 15 décembre 2016
mardi 6 décembre 2016
Réflexions et souvenir d'un membre fondateur du Comité Honecker (ancien nom du CISC)
De 1979 à 1989 j’ai
effectué 5 séjours en RDA dont l’un de 10 mois en tant
qu’auditeur libre à l’Université. Les souvenirs et réflexions
qui suivent ont du être écrits vers 1993, alors que tout ceci était
encore frais. Je les livre tels quels agrémentés de quelques notes
d’aujourd’hui. Ils retracent donc mon niveau de réflexion voici
plus de 20 ans….
Je ne connais pas de réussite urbanistique aussi marquante que ce que fut l'espace compris entre l'Alexanderplatz et la Spree avec la Marienkirche ouverte sur les fontaines où l'été des enfants de tout âge aimaient à se tremper les pieds. Un des rares lieux du pays ou chaque jour et près qu'à toute heure, le passant était assuré de croiser quantité de ses contemporains. Dans les nombreux débits de boisson sous formant soubassement de la tour de télévision (que le capitalisme n'osera pas abattre) au pied de la digue du métro aérien tournant le dos aux constructions de béton édifiées entre les deux guerres dans la direction des quartiers nord (que le capitalisme masque sans doute aujourd'hui de lumineuses pancartes de plastique à moins qu'il n’ait trouvé des méthodes nouvelles pour inscrire dans l’air le nom divinisé de produits de consommation courante.), les ouvriers par les matins d’été consommaient de petits pains renforcés de charcuterie, seulement vêtus d’un maillot de corps. Ce costume négligé ne s’arborait qu’à l’Est. Peu de citoyens de la RDA comprenaient la spécificité de ces scènes et savaient que même les fast Food du centre de Paris, de Londres, ou de Munich proposaient des tarifs inaccessibles aux ouvriers.
C’est seulement depuis la
chute de la RDA que se multiplient les discours sur la ville
excluante. C’est seulement avant qu’à Berlin, pouvait se mesurer
l’agrément d’une cité dont chaque quartier était ouvert à
tous. Le Palais de la République, seul lieu de pouvoir du monde à
offrir des cafés, un théatre , des disco’s, ces salle de danse
bon enfant qui n’ont pas d’équivalent en France. Les seigneurs
du capitalisme ont fermé le théâtre et recouvert le bâtiment avec
des tentures 1
Revenons y, l’automobiliste
qui, parti du Parvis des Droits de l’Homme emprunte la rue Raymond
Poincaré l’avenue de la grande Armée et observe à chaque feu
rouge les costumes des passants et les jambes des passantes,
éprouvera après qu’il se sera enfoncé dans le nouveau tunnel de
Neuilly et qu’il aura surfé autour de le Défense, l’étrange
impression d’avoir changé le monde au pied des immeubles du Petit
Nanterre, jonquilles, tris, tulipes, dans le centre commercial de
Sartrouville, il mesurera à la démarche, aux vêtements au
vocabulaire des bipèdes qui l’entourent, que le monde est soudain
différent. Rien de tel à Berlin. Même densité moyenne des mêmes
jeans, des mêmes parkas, des semblables coiffures, d’Alex à
Lichtenberg et à Pankow. N’en concluons pas à une
caricaturale monotonie vestimentaire, où en tout cas pas à celles
dont on aurait pu préjuger. A l’été 1979, je découvris une
ville où le jean le plus classique possible semblait faire l’objet
d’un consensus quasi absolu (il était d’ailleurs fort gênant
que celui d’une de nos interprètes officielles arbora l’étiquette
« Levi-Strauss »).
Revenons à l’organisation
des villes sans pression foncière, le centre des agglomérations
n’était pas plus prisé que les banlieues. D’où la possibilité
d’y laisser d’immenses espaces verts comme à Dresde, Cottbus
etc. D’où aussi des parcelles plus ou moins laissées à
l’abandon, comme celle proche de la Julian Grimau Allee de Dresde,
où le personnel d’une entreprise voisine élevait en 1984 deux
moutons pour le méchoui annuel à deux pas du Zwinger. Pas de
pression foncière, d’où la possibilité de laisser de larges
espaces entres les bâtiments, différence essentielle avec de grands
ensembles de l’Ouest. De nombreux immeubles en béton furent bâtis
à la périphérie des villes apparemment comme en Occident et même
un peu plus tard. Seule différence, il ne s’agissait pas de
ghettos réservés à une seule catégorie de population. On m’a
raconté qu’à Dresde Prohlis, un général avait reçu un logement
neuf dans un environnement digne de Sarcelles et que l’armée ( ou
la police) avait fait poser chez lui le seul téléphone du quartier.
Devant lesquelles les ménagères ne cessaient de se relayer. Combien
de généraux ont-ils vécu en HLM en France ???
Pour engager la construction
du grand ensemble de Gorbitz à Dresde, avait d’abord été
construit le restaurant Grünen Heinrich qui servait de cantine aux
travailleurs du bâtiment. On y avait ensuite posé, quasiment à
même le sol, , indépendants de la voirie routière, les rails du
tramway (une infrastructure alors quasi-inexistante en France) .
Lorsque je fréquentais ce quartier, les rues étaient à peine
tracées et la terre végétale était stockée en tas de plusieurs
mètres de haut. La Kaufhalle , une moyenne surface, venait d’ouvrir
et avait pris la succession d’une crêmerie-épicerie installée,
de même que la poste, dans un rez-de-chaussée d’immeuble.
L’ouverture de ce magasin avait été rendue possible par
l’embauche de quelques retraitées du quartier venues suppléer
pour quelques heures hebdomadaire au manque chronique de main
d’œuvre. Les caisses enregistreuses de ces magasins étaient
mécaniques et les caddies beaucoup plus petits que le modèle
occidental (on pouvait poser une caisse de boissons sur la partie
inférieure). Le film « La légende de Paul et de Paula »
offre une assez bonne idée de l’ambiance. Ce film évoque aussi
les poêles à lignite et la corvée quotidienne de chauffage propre
aux immeubles anciens et par rapport à laquelle la construction
massive de logements modernes représentait un incontestable progrès.
L’énorme effort de construction de logements réalisés durant les
années 70-80 eut pour résultat positif une véritable amélioration
de la situation des familles et des ménages restreints qui
disposèrent pour l’essentiel d’un espace suffisant. Cela joua
sans doute un rôle dans le redémarrage de la natalité à partir du
milieu des années 80. Mais cet effort laissa de côté les
constructions anciennes. Lors de ma visite de 1979, les façades
berlinoises, essentiellement de briques recouvertes de crépi étaient
uniformément brun-grisâtre au point qu’il était difficile
de distinguer les bâtiments des années 50 des constructions
antérieures. Même des immeubles de béton souffraient de l’état
de leurs peintures et rejoignaient, sous l’effet de la pollution la
couleur dominante. J’ai évoqué le tramway et il est essentiel de
préciser que les terminus opérationnels ne suivaient que de
quelques dizaines de mètres la mise en location des logements. A 20
pfennigs le voyage, les tarifs étaient ridicules et chacun pouvait
se déplacer à n’importe quelle heure sans souci de rentrer après
le dernier tram puisque de nombreuses lignes fonctionnaient toute la
nuit. Je n’ai pas d’avantage rencontré de citoyens de la RDA qui
aient craint de se faire agresser dans la rue. Le digicode et
l’interphone étaient, sinon inconnus, du moins très rares, mais
les portes d’entrée des immeubles étaient fermées dès huit
heures du soir avec un simple système de sonnerie pour communiquer
avec l’extérieur. Chaque locataire se devait de participer au
lessivage des escaliers collectifs et du hall d’entrée prévu
hebdomadairement. Telle était du moins la situation dans les petits
immeubles (6 étages) construits sans ascenseurs. L’existence de la
Hausgemeinschaft se limitait à cela et chacun pouvait vivre sans se
soucier du voisinage. L’obligation théorique d’inscrire dans le
Hausbuch les hôtes hébergés ne serait-ce que pour une nuit était
souvent, si j’en juge par mon expérience, purement lettre morte.
J’ai entendu parler de collectifs d’habitants plus actifs et j’ai
même rencontré une responsable de groupe d’immeubles,
collaboratrice bénévole de la police populaire. Elle s’occupait
du bruit excessif fait par le groupe de français en villégiature.
Le flicage de la population existait donc d’avantage sur le papier
que dans les faits, du moins dans les villes. Il n’en était sans
doute pas de même de l’obligation faite aux citoyens de RDA de
déclarer les déménagements et les hébergements durables. Si les
transports urbains étaient efficaces, les relations interurbaines
par le chemin de fer, se caractérisaient par leur lenteur et leur
peu de fiabilité. A la suite de la crise de l’énergie,
l’essentiel des transports de marchandises se faisait par rail et
l’infrastructure n’était pas à la hauteur. Les réparations
soviétiques avaient démontré toutes les installations électriques
et mis à voie unique de nombreuses lignes après la guerre. De
grands axes comme Berlin Dresde puis Berlin Rostock ne furent
électrifiés qu’au cours des années 802.
Cela n’était pas catastrophique compte tenu de la taille du pays
mais cela incitait fortement les ménages à s’équiper
d’automobiles. Même en ville, et jusqu’à ce que apparaissent
les premiers embouteillages (j’en ai vu au cours des années), le
gain de temps était appréciable, sauf à la pompe… et sauf en cas
de panne, les pièces détachées étant encore plus rares que les
garages. J’ai un jour interrogé un ami sur les raisons qui lui
avaient fait acheter une Moskvitch. Il m’expliqua qu’il vivait
avec une femme et des enfants jeunes, que le téléphone était loin
et que la voiture était le seul moyen de trouver rapidement un
médecin pour les enfants. Quoi qu’il en soit, l’accroissement de
l’équipement automobile répondait dans bien des cas à un très
réel effet de snobisme. Cet accroissement fut notable au cours des
années 80. La plupart des gens que je connaissais s’étaient
équipés de leur premier véhicule motorisé au cours de la
décennie. Bien qu’il fallut jusqu’à 12 ans d’attente pour une
Trabant neuve, vendue 10000 Marks, le marché de l’occasion offrait
des prix florissants, à des tarifs supérieurs à ceux du neuf. Si
l’on précise qu’en outre, le prix du litre d’essence était au
niveau français (pour un salaire de 1000 Marks par mois), on peut
supposer que de nombreux possesseurs de voitures laissaient leur
propriété à quatre roues au garage. Le réseau routier était dans
l’ensemble satisfaisant, et l’état des chaussées meilleur sur
les routes de campagne que sur les autoroutes. Ce réseau était pour
l’essentiel à deux voies, mais, c’est un fait que les camions
étaient fort rares.
Evoquer la question des
transports oblige à parler de celle des voyages. Je n’ai jamais
rencontré de citoyens de RDA qui m’ait dit éprouver des
difficultés matérielles pour partir en vacances. Depuis 1979, je
crois, il y avait 18 jours effectifs de congé (soit près de 4
semaines) mais les trains étaient souvent bien remplis le vendredi
dès 14 heures. La plus proche étendue d’eau chaude était bien
entendu le Balaton, puis les côtes roumaines et bulgares sur la
Mer Noire. Que celles-ci fussent connues de quasiment tous, c’était
une évidence. La plupart des gens que j’ai rencontré avaient
également voyagé en Union Soviétique, souvent dans le Caucase,
parfois jusqu’en Sibérie. Leurs remarques sur la vie quotidienne
au pays des soviets étaient proche de celles que les français
peuvent faire avec notamment de longs chapitres sur l’état des
sanitaires. A partir de 1981, il ne fut plus possible aux allemands
de l’Est de voyager librement en Pologne. Les voyages à l’Ouest
étaient bien entendus beaucoup plus rares. Autorisés pour les
retraités, ils étaient, jusqu’au milieu des années 80 quasiment
impossibles pour les jeunes d’âge actif. La situation évolua
ensuite et je peux témoigner qu’il devint courant de rencontrer
des gens ayant voyagé à l’Ouest mais incapables de préciser
pourquoi cette « faveur » avait pu leur être accordée.
Cette évolution ne fut pas, à ma connaissance, commentée dans la
presse… Ceci était vécu douloureusement mais il y avait pourtant
de solides arguments pour limiter le droit au voyage. Rappelons
d’abord que la R.F.A., refusait de reconnaitre la citoyenneté est
allemande, octroyait immédiatement une carte d’identité de
citoyen ouest-allemand à tout voyageur, qu’il eut l’intention de
rester ou non. Rappelons aussi que le Mark de RDA fut constamment
côté, à Berlin-Ouest entre le septième et le quart de sa valeur
officielle, selon les époques et qu’une circulation massive aurait
équivalu au transfert à l’Ouest d’une part non négligeable de
l’épargne nationale. Dans ces conditions, un père de famille
désireux d’abandonner des enfants, par exemple, n’aurait eu
aucun mal à disparaitre. Sans aller jusqu’à ce cas extrême,
disons que dans certaines professions, par exemple ingénieur
informaticien, le rapport de salaires est/ouest pouvait être de UN à
QUATRE et que de toute manière certains produits de luxe, par
exemple des voitures de sport, des chaines compactes, des
magnétoscopes n’étaient pas disponibles sur le marché. Disons le
tout net, établir la liberté absolue de circulation, c’était
s’exposer à non seulement au pillage des cerveaux mais également
à perdre toute indépendance en matière d’échelle des salaires
et de production de biens de consommation avec l’obligation de
multiplier au delà du nécessaire l’offre de biens de luxe qui, en
tout état de cause n’auraient jamais pu bénéficier de la
publicité qui fleurissait à l’Ouest. Bien entendu, si l’on
discutait ouvertement de ces questions, par oral, la propagande
écrite ne permettait guère de disposer d’arguments à ce sujet.
Si ce n’est la diffusion, au début de 1985 de listes des gens
ayant émigré et désireux de rentrer chez eux. Voilà qui était
insuffisant.
J’ai abordé la question
des salaires. A 600 Marks, un jeune professeur de français avait de
quoi vivre sans abuser c’est-à-dire sans voiture et sans
téléphone. Si le loyer, l’eau, le chauffage etc….étaient d’un
coût négligeable, il n’en était pas de même de l’habillement,
en général plus cher qu’en France pour les adultes. L’impôt
sur le revenu était inconnu semble t’il. En ce qui concerne
l’offre culturelle, si certains livres pouvaient atteindre 38 Marks
chez Akademie Verlag, les éditions populaires à moins de 5 Marks
étaient nombreuses. On trouvait dans ces collections jusqu’à
quelques extraits de Kant et de Max Weber. Si la RDA édita les
œuvres complètes de Rosa Luxemburg dont celle où elle critique la
dissolution de l’Assemblée Constituante par les bolchéviks mais
pas « Histoire et conscience de classe » de Lukacs, pas
question de trouver les œuvres de Staline ailleurs qu’en
« Antiquariat » (brocante) celles de Trotski, de
Nietzsche et de Freud semblant introuvables. Situation ridicule dans
un pays où tous les écrans recevaient une propagande anticommuniste
digne du Bild Zeitung.
Soyons clairs, il est
difficile de démêler ce qui était introuvable parce que proscrit
de ce qui était tout simplement ‘’vergriffen’’, c’est-à-dire
épuisé, parfois avant même d’avoir mis en vente.
Je pus ainsi me procurer
« dialogues avec mon arrière petit-fils » de l’historien
et économiste Jungen Kuczynski … grâce à des relations. En
effet, des ‘’comités d’entreprise’’ recevaient avant
parution des listes d’ouvrages sous presse que chaque travailleur
pouvait commander. Certains ouvrages ne prenaient ainsi jamais la
voie des librairies.
Cette digression faite,
revenons-en à cette question des rémunérations. Sous le professeur
de français, on trouvait quelques corporations, et encore en
dessous, les retraités et les étudiants ( bourse de base : 200
Marks mensuels). Au dessus, on trouvait les femmes de ménage et les
différentes catégories d’ouvriers qui, avec le système des
primes relatives au 3x8 dépassaient facilement les 1200 Marks,
niveau à partir duquel on pouvait estimer avoir des difficultés à
dépenser tout son argent. Cette situation conduisait à de
nombreuses incongruïtés vu du point de vue occidental. Un ami
m’expliquait que, professeur à l’université technique de
Dresde, il gagnait d’avantage en enseignant la physique (techniques
de mesures) qu’autrefois, alors qu’il dirigeait une entreprise de
production. D’une manière générale, le travail qualifié et le
travail intellectuel ne semblaient pas rémunérés avec une valeur
relative aussi élevée que celles dont ils jouissent en régime
capitaliste. Ainsi, bien que le socialisme est-allemand n’ait
jamais prétendu être une société égalitaire, la question des
inégalités se posait en tenues tout à fait différents de ce
qu’elle était à l’Ouest. De manière convaincante, Erich
Honecker a fait litière dans ses souvenirs des accusations portées
sur le niveau de vie des principaux dirigeants politiques. Je peux
témoigner que le fils d’un ministre pouvait vivre, confortablement
mais sans plus, sa carrière militaire s’étant interrompue
lorsqu’il avait épousé une française professeur de sport, il
avait fait construire (ou construit lui-même) sa maison en faisant
prêter les week-ends le matériel d’entreprise de construction.
Il me raconta notamment que
la police et l’armée de RDA devaient respecter des consignes très
strictes en matière d’usage des armes ( sommations etc…) et
estimait bien supérieurs en la matière les pouvoirs et la
couverture dont jouissaient les ‘’flics’’ français (il
employait le mot).
Par ailleurs, dans ce pays
qui manquait cruellement de travailleurs du bâtiment et de femmes de
ménages notamment du fait d’une très faible immigration et où la
formation professionnelle était très développée de même que
l’éducation populaire, le problème d’inégalité ne pouvait se
poser qu’en ayant établi au préalable que n’importe quel
travailleur, même non qualifié avait la possibilité de trouver un
emploi, sans doute pénible, mais de nature à lui assurer un revenu
très au dessus du minimum. Voilà qui n’est pas un détail. Pas
non plus, le nombre d’étudiants ayant un, voire deux enfants ainsi
que ceux qui, ayant été orientés vers les études techniques, se
reconvertissaient dans la philosophie ou les sciences humaines…
disciplines non pas plus rentables financièrement mais plus
stimulantes intellectuellement de leur point de vue.
A l’entrée de l’université
et des cités universitaires, le contrôle de cartes était
systématique. L’ambiance à l’intérieur se différenciait peu
de celle d’universités françaises. La bibliothèque comportait à
la fois un « enfer » regroupant les livres occidentaux et
une liste de thèses inaccessibles aux étudiants étrangers,
c’est-à-dire pouvant être empruntés par l’intermédiaire de
condisciples allemands. Les heures de cours étaient apparemment très
longues pour les étudiants allemands mais tant les différents
Resto’U que les foyers souterrains du bâtiment central étaient
constamment bien remplis. Un brötchen de 10 heures coupant la
matinée des allemands servait de petit déjeuner aux étudiants
étrangers moins matinaux. La documentation disponible était, du
moins dans les sciences sociales, le plus souvent du type tristement
apologétique mais certains ouvrages pouvaient comporter des passages
intéressants. Beaucoup plus passionnants étaient les débats avec
les professeurs. La plupart d’entre eux étaient âgés et
racontaient des choses étranges sur la manière dont, en tant que
tractoristes, ils avaient aidé à la collectivisation agricole dans
les années 50.
Sur le fait que jusqu'à cette
époque ils avaient souffert de la faim (« nous nous
rassasions en étalant de la margarine » me disaient ils)
etc........ je peux témoigner qu'il s' agissait au général
d'hommes et de femmes de conviction, attachés aux réalisations de
leur génération, aptes au débat et à la confrontation politique
mais par ailleurs installés dans une vie modeste mais douillette,
sans exigence intellectuelle démesurée. Ils semblaient en
particuliers incapables de comprendre le développement du socialisme
nécessitait un minimum de débat public sur les orientations à
adopter, et que le travail de conviction idéologique des éléments
critiques était à terme préférables à répression. Ils
semblaient par ailleurs inaptes à prendre en compte les
révendications spécifiques aux jeunes autrement que comme des
concessions à des courants idéologiques de vie quotidienne en
provenance de l’Ouest. Il en était ainsi des phénomènes de mode
ou de la diffusion massive du rock.
Notons à ce sujet, bien que
la législation fiscale fasse de la France au cas particulier, qu’il
était bien plus facile à un jeune de Berlin-Est d’aller danser
dans une ‘’disco’’ sur une musique d’inspiration et parfois
d’inspiration américaine, qu’à un jeune parisien de sortir en
boite. Les étudiants ne se privaient pas d’en profiter. Les clubs
de jeunes et étudiants, ou particuliers à Berlin, se
caractérisaient par ce type d’activités. Par ailleurs, outre les
conférences de vulgarisation scientifiques d’Urania, de nombreux
débats étaient organisés. Je me rappelle en particulier d’une
rencontre avec Kuczynski précitié lors de laquelle la cave de
l’université était si pleine que je ne pus apercevoir le physique
de l’orateur. Celui-ci se limita pas à signaliser la situation de
le presse et notamment la veule servilité de « Neues
Deutschland ». Il souligna par ailleurs la profonde honnêteté
d’Erich Honecker et ce fut moins apprécié du public sur ce
dernier point.
Il est évident que la
faiblesse idéologique des médias explique pour partie le succès
que rencontrait ce type de conférence et de débat ‘’La plume
est serve ,mais la parole est libre’’ dit-on chez nous dans un
autre contexte. Et de fait le contraste était frappant, non
seulement entre la qualité des conversations privées et le
formalisme des médias mais également entre celui-ci et la plupart
des conférences organisées par des organismes parfaitement
officiels comme la ligue culturelle (Kulturbund) Il était à la fois
malheureusement prévisible et regrettable que cette organisation se
laisse entrainer dans l’impasse du gorbatchévisme. Les
intellectuels et les artistes étaient à la fois parfaitement
inconscients du fait que leurs conditions matérielles de création
et d’expression étaient à peu près sans équivalent au monde et
que les limites mises à leur liberté d’expression étaient
devenues très relatives dès lors qu’il s’agissait d’expression
orales, et dans le même temps très sensibles à la difficulté de
prendre part au débat directement politique et de publier, sans
doute bien d’avantage qu’aux obstacles opposés à ceux qui
voulaient se procurer des œuvres et des textes occidentaux récents.
L’ensemble de tout cela était très soixante-huitard c’est-à-dire
en fait très attaché à l’égalitarisme foncier des rapports de
production socialistes et particulièrement peu soucieux du retard
technologique de la Trabant sur la BMW.
Il est lamentable que ces
milieux aient été à l’origine des mouvements qui aboutirent à
l’effondrement du socialisme et à une grande Allemagne dont ils
n’avaient vraiment que foutre. Le service militaire passait dans
ces milieux pour une bizarre expression de barbarie féodale et je
n’y entendis jamais s’exprimer le sentiment de nationalisme
antirusse dont on trouvait des traces dans le reste de la population.
Ce qui était frappant enfin, c’était l’étroite symbiose entre
techniciens supérieurs, scientifiques, diplômés de sciences
sociales et artistes… Un de mes amis alors les plus proches devint
en 1987 permanent au Kulturbund après avoir eu pendant près de dix
ans des fonctions de technicien dans l’industrie du bois. Il ne fut
jamais, à ma connaissance membre du parti et s’enthousiasmait pour
la Perestroïka. Il m’affirmait qu’en RDA personne n’était
contre le socialisme je crois bien qu’il le pensait sincèrement.
La qualité de membre du parti
n’était hélas pas un critère pour apprécier les prises de
position politiques des uns et des autres. Certains membres du SED
m'ont affirmé n'être même pas aller voter. Si le socialisme avait
eu plus de deux millions3
de fermes défenseurs, ça se serait vu en 1989. Enorme et
gélatineux, le SED était un instrument totalement impropre à la
campagne idéologique déterminée contre la péréstroïka qui
s’imposait dès 1986-87…Quand à la FDJ4
c'était encore pire. Cette organisation avait visiblement fait son
temps depuis fort longtemps et n'avait plus aucune vie propre.
Lorsque Tchernenko
mourut, en février 85, la pluie tombait sur les toits de Berlin,
mais visiblement personne d'autre que le ciel ne pleurait, que se
soit dans les casernes de l'armée soviétique, au Palais de la
République ou parmi les professeurs de marxisme-léninisme qui
attendaient que les Reagan et Jean Paul II, alors en pleine campagne
anticommuniste rencontrent enfin un adversaire à leur mesure.
Mais qui était-ce donc que
ce parti?? Certainement pas une organisation mue par l'unité
idéologique et cultivant la fraternité entre ses membres. Pas non
plus une espèce de Franc maçonnerie regroupant des citoyens se
distinguant des autres par leur conditions d'existence ou leur
mentalité. Je n'ai jamais vu personne sortir sa carte du parti pour
quelque démarche ou quelques avantages que ce soit. Les membres du
parti devaient donner l'exemple en participant à ce qu'on appelle
chez nous des travaux d’intérêt général. Du genre "pas
ce soir, il faut que j'assure le contrôle des cartes à la cité
universitaire" "Et pourquoi? " "c'est
Parteiauftrag (c'est à dire une mission certifiée par les organes
du parti.). Il s' agissait en général de missions tout à fait
matérielles et concrètes Mais d'agitation politique point, Ou si
peu.....
Ce que l'Etat5
exigeait des jeunes voulant manifester leur enthousiasme pour le
socialisme, ce n'était pas des prises de position idéologiques,
c'était:
"Marx ehren, sich
bewähren"
C'est à dire dans les faits,
obtenir de bons résultats scolaires, participer aux récoltes
volontaire de pommes et de pommes de terre, et, plus tard, être
exemplaires à leur poste de travail. Bien entendu, la mentalité
des allemands et leur sens assez passif de la morale s' adaptait
assez bien, du moins en surface à de telles exigences. Tout ceci
fonctionnait sans trop de récriminations ouvertes: les membres du
SED arrivaient à l'heure au travail, participaient aux réunions
sur le temps de travail, faisaient les vitres de leurs fenêtres
pour le passage du défilé du 1er Mai et parfois même y
suspendaient un drapeau de la RDA ou un drapeau rouge. Tous les
autres drapeaux étaient disposés dans les rues par les services
municipaux, ou équivalent, de même que les panneaux et banderoles
ornant les carrefours et proclamant par exemple que
"Plus le socialisme sera
fort, plus la paix sera sûre" ou "Notre plein soutien aux
propositions de paix de l'Union Soviétique".
Au fur et à mesure que les
années passèrent, panneaux et banderoles deviennent plus rares.
Ils furent parfois bizarrement amputés. Au débouché de la Prager
Strasse et au bout d'un vaste jardin public se dressait la mairie de
Dresde devant laquelle passaient régulièrement des tramways.
"Vive l'amitié Germano
Soviétique" était-il inscrit sur le fronton en 1985. Quelques
années plus tard, ce n'était plus que : "Vive
l’amitié".....
Un exemple qui en dit long sur
le fait qu'il y eut prise de distance par rapport à la Perestroïka
mais pas d'effort réel de conviction. La RDA fournissait l'exemple
d'un pays où le pouvoir du peuple n'arrivait pas à s'exercer par
une démocratie active, la plus directe possible. Cette situation
créait des mécontents parmi ceux la même qui défendaient l'ordre
social en place. Les allemands de l'Est abonnés à « Temps
Nouveaux » ou aux « Nouvelles de Moscou » n'étaient
sûrement pas les plus hostiles au socialisme.... On imagine leur
réaction lorsque la poste allemande leur fit savoir que leur
abonnement était suspendu. .... et leur proposa de les rembourser.
Certes ces journaux avaient fait paraître des articles expliquant
que Staline était autant responsable qu'Hitler du déclenchement de
la seconde guerre mondiale. Mais, outre le fait que de tels
arguments sont facilement réfutables, on en entendait bien d'autres
à la télévision et sur les radios de l'Ouest..........
Quoi qu'il en soit, les
lecteurs concernés considérèrent une fois de plus qu'on les
traitait comme de petits enfants. Il est clair que le développement
du socialisme, ayant pour l'essentiel satisfait des besoins
matériels immédiats, nécessitait la participation de plus en plus
active des citoyens, non pas seulement aux tâches bénévoles
quotidiennes mais à la prise de décision concernant le
développement de l'ensemble de la société. Il est clair également
qu'en RDA, le débat était objectivement limité par tout un tas de
considération diplomatiques et stratégiques. Il apparaît
cependant que les léninistes de la décision du SED ont commis une
faute politique majeure en ne s’appuyant pas, face à cette
fraction de la population que le modèle de consommation proposé par
l'Ouest suffisait à séduire, sur tous ceux qui étaient prêts à
manifester leur attachement à l'essentiel: les rapports de
production socialistes. Il est clair que le système politique
n’était pas organisé pour cela alors que la notion de
« révolution dans la révolution » pouvait ouvrir cette
perspective.
Le 1er Mai 1985 offrit à
Dresde une triste caricature. Sonorisation des rues et défilé
silencieux de la population regroupé par entreprise. Il paraît que
dans certaines d'entre elles, les gens qui n'avait pas été présents
se le faisaient reprocher. On voyait aussi quelques hommes âgés et
bedonnants en tenue de combat, contrastant avec les uniformes bien
taillés et bien portés des policiers et des soldats portant
casquette et culotte de golf. C'était les Kampfgruppen,
littéralement, les groupes de combats de la classe ouvrière. Ceux
que je vis ne faisaient aucune impression martiale... Il s’agissait
en général de cadres d'entreprises désireux sans doute de se faire
bien voir. Je sus que certains d'entre eux pouvaient être conviés à
des exercices de nuit quasi-obligatoires et que ce type de
perspective était loin de susciter l'enthousiasme. Tout aussi
bizarre était la propagande d'allure quasi militariste en faveur de
la GST, la société pour le sport et la technique, dont les
activités, semble t’il s’inspiraient du scoutisme armé. Ses
exercices satisfaisaient peut être quelques esprits faibles. Mais
pour de larges masses de jeunes et de moins jeunes, la propagande
faite autour de cette organisation tranchait étrangement avec la
place que la politique officielle attribuait au maintien de la paix….
Finissons-en avec la
politique en posant la question du rôle dont pouvaient bénéficié
les médias dans tout cet ensemble. On en apprenait beaucoup plus
sur le débat politique et social dans le pays en assistant aux
spectacles du cabaret "le DISTEL" en vue de la gare
frontière de Friedrichstrasse qu'en lisant une collection complète
de "Neues Deutschland" ou en visionnant une année
d'enregistrement d'Aktuelle Kamera" le journal télévisé du
soir. Il y avait aussi une édition d'après-midi du "Berliner
Zeitung" dont la maquette essayait visiblement d'imiter le "Bild
Zeitung". Ces journaux étaient pourtant largement achetés
peut-être du fait que leur coût négligeable. Leur contenu était
absolument vide de quoi que ce soit qui aurait pu donner lieu à
polémique6.
Les spécialistes germanistes peuvent d'ailleurs s’en convaincre
en consultant les collections. Par ailleurs, le système avait ses
défenseurs et ses critiques qui souvent dans les mêmes milieux,
savaient échanger des arguments très élaborés et bien informés.
..... La RDA n'était évidemment pas un pays où la population avait
peur de s'exprimer. C'était aussi un pays où les points de vue et
les réactions totalement différenciées pouvaient se faire
jour..... mais jamais sous forme écrite. Il y eut ainsi, lors de la
célébration des 750 ans de Berlin, opération qui suscita de
nombreux travaux d’urbanisme dans la capitale, des petits
facétieux qui réalisèrent des affiches avec le nombre d'années
d'existence de Dresde par exemple, histoire de revendiquer que les
besoins des villes de province soient mieux pris en compte. Non
seulement de telles questions n'étaient pas ouvertement discutées
mais le contrôle sur les média réduisait considérablement la
masse d'information émanant de l'intérieur du pays. Ainsi le
déséquilibre était énorme entre la masse d'informations provenant
d'occident et le quasi silence interne. Cela équivalait à un
système uniquement concu dans le seul but de diffuser à l'étranger
une impression, d'ailleurs non dénuée de réalité, de société
harmonieuse et exempte de conflits. Les habitants du pays, membres ou
non du parti savaient que cette information était incomplète et
embellie. Il en résultait non seulement une défiance légitime
envers les médias internes mais également, et c'était peut être
le plus grave, une impression qu'il ne se passait rien dans les pays
et en quelques sorte que la vie était ailleurs. C'est pourquoi la
région de Dresde où la télévision de l'Ouest ne pouvait être
captée portant le nom de « Tal der Ahnunglosen »7
J'ai vu aussi ou dans un village de Saxe une grande antenne
collective plantée dans un grand champ au vu de tous. But de cette
installation, une meilleure réception de la télévision de
l'ouest....
Dans ces conditions, il y
avait peut être des rencontres entre les citoyens et les
institutions et des discussions entre gouvernants et gouvernés. Mais
il n'y avait pas de débat public.
Les sujets n'auraient
pourtant pas manqué, aménagement des villes, détermination des
priorités en matière de consommation, arbitrage entre consommation
et temps de travail, conception de l'éducation etc.........
L'économie planifiée de RDA avait en effet atteint un niveau où il
était possible de faire un certain nombre de choix. Tant que les
besoins de base n'avaient pas été satisfaits, il n'y avait en
effet pas grand chose à discuter. Le pays devant se doter
d'infrastructures industrielles et des moyens de produire en masse
vêtements, produits alimentaires et logements. Ensuite se posaient
des questions nouvelles: développement de la voiture individuelle,
des vêtements de mode etc. Le pays se laissa mener à une initiation
systématique des modes de vie et de consommation correspondant au
modèle capitaliste. Certes une poussée irrésistible semblait
entrainer dans cette direction et peut-être y avait il eut dans le
passé des velléités de résistance. Toutefois, la conception
khrouchtchevienne 8
de rattraper et dépasser le capitalisme avait solidement implanté
dans le discours officiel l'idée qu'il s' agissait d'une course dans
la même direction9.
Le communisme apparaissait dans la propagande officielle comme une
accumulation sans limite de biens de consommation, comme si celle-ci
avait été un but en soi. En fait, la volonté d'exprimer un
unanimisme de façade faisait que le parti et le gouvernement s'
abstenaient de s' exprimer sur ces questions qui posaient non
seulement des problèmes économiques immédiats notamment en
provoquant de brusques oscillations de la demande de consommation
mais qui, à terme aboutissaient à une gageure. Si le capitalisme
venait à être rattrapé, cela signifiait simplement que tous les
citoyens des pays socialistes aspiraient à une appropriation
individuelle de biens de luxe (comme les Volvo) qui par définition
ne sont destinés dans les pays capitalistes qu'à une minorité.
Olivier RUBENS
1
Avant de la faire abattre pour reconstruire le palais des rois de
Prusse (note de 2016)
2
Il va de soi que si les tarifs n’étaient pas totalement
ridicules, ils demeuraient accessibles, surtout au regard des
hausses délirantes que nous vivons en ce moment en France. (note de
2016)
3
Les effectifs du parti étaient supérieurs à ce nombre
4
Organisation quasi-unique de la jeunesse
5
Que j’aie utilisé ici « l’Etat » et non le
parti est révélateur (note de 2016)
6
La presse gratuite est apparue depuis chez nous. C’était à peu
près du même niveau (note de 2016)
7
Ce qui signifie : vallée des ahuris.
8
Conception que l’on trouve d’ailleurs en germe dans certains
discours de Staline (note de 2016)
9
Le fait que cette remarque ait été faite par Wolf Biermann devenu
un hystérique de la criminalisation du communisme n’enlève rien
à sa pertinence (note de 2016).
dimanche 4 décembre 2016
Relaxe pour les communistes polonais !
En mars 2016, quatre militants du Parti communiste polonais (KPP) étaient, à l'issue d'une procédure sommaire et sans avoir la possibilité de se défendre, condamnés par un tribunal de Silésie à des peines de prison et de fortes amendes... pour avoir fait dans leur journal (Brzask) et sur leur site internet la promotion de la Pologne populaire (1944 – 1989). Appel a été fait de cette décision, mais la date de l'audience n'a toujours pas été définie.
A l'époque, à travers ce procès politique, les autorités cléricalo-conservatrices au pouvoir en Pologne prétendaient franchir un palier suplémentaire du processus de décommunisation qui affecte l'ensemble de la société polonaise (démolition de monuments à la gloire de l'Armée rouge dont plusieurs centaines de milliers de soldats sont tombés pour la libération du pays, débaptisation de noms de rues, etc.). Une maccarthysation qui vise l'ensemble des militants progressistes polonais et en particulier les communistes à l'avant-garde de la lutte contre les reculs sociaux. Un pas aussi vers une tentative future d'illégalisation du KPP ?
Depuis l'arrivée massive, au début des années 1920, de travailleurs polonais dans les mines de la région, le mouvement ouvrier de notre pays a toujours manifesté sa solidarité avec les progressistes polonais persécutés tant en France (dénaturalisation du délégué unitaire Olszanski en 1932, emprisonnement de mineurs polonais suite à la grève de Leforest en août 1934, expulsion des mineurs grévistes de l'automne 1948) qu'en Pologne (interdiction du KPP en 1918, exécution en 1925 des communistes Wladyslas Hibner, Wladyslas Kniewski et Henryk Rutkowski , pratique de la torture dans le sinistre camp de Bereza Kartuska sous la dictature des Colonels…).
Aussi fidèles à leur engagement internationaliste et scandalisés par de telles pratiques liberticides, qui tendent à contaminer toute l’Europe de l’Est dans le silence complice de l’UE et des gouvernements occidentaux, et qui accompagnent la banalisation de l’extrême droite, voire des néonazis de Kiev aux Pays baltes en passant par l’Allemagne, le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), la Fédération du Pas-de-Calais du PCF, le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS), la Coordination communiste 59 et les Amis d'Edward Gierek demandaient, dès ce printemps, à être reçus par le Consulat honoraire de la République de Pologne. Consul honoraire,Henri Dudzinski, acceptait de les recevoir le 31 mai dernier dans ses locaux de Lens.
Après avoir écouté leurs exposés, Henri Dudzinski prenait l'engagement:
- de remonter les documents remis à cette occasion et nos exigences que s'arrêtent la persécution anti-communiste qui sévit outre-Oder auprès de l'ambassadeur de Pologne à Paris et du gouvernement polonais.
- de demander une réponse de la part de ces autorités polonaises.
Or, près de six mois après cet entretien, aucune réponse ne nous est encore parvenue. Ni de Paris, ni de Varsovie.
Nous ne pouvons nous satisfaire de cette fin de non-recevoir. Aussi réitérerons-nous auprès des autorités polonaises notre exigence de voir abandonner les poursuites à l'encontre de nos camarades et que soit mis un terme au processus de décommunisation en Pologne.
Un courrier en ce sens sera adressé au consul honoraire à Lens ainsi qu'à l'ambassadeur de Pologne en France. Nous saisirons également sur ce sujet le ministère français des Affaires étrangères.
Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS),
Coordination communiste 59/62
Les Amis d'Edward Gierek,
Parti Communiste Français, fédération du Pas-de-Calais
Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) 2 décembre 2016
A l'époque, à travers ce procès politique, les autorités cléricalo-conservatrices au pouvoir en Pologne prétendaient franchir un palier suplémentaire du processus de décommunisation qui affecte l'ensemble de la société polonaise (démolition de monuments à la gloire de l'Armée rouge dont plusieurs centaines de milliers de soldats sont tombés pour la libération du pays, débaptisation de noms de rues, etc.). Une maccarthysation qui vise l'ensemble des militants progressistes polonais et en particulier les communistes à l'avant-garde de la lutte contre les reculs sociaux. Un pas aussi vers une tentative future d'illégalisation du KPP ?
Depuis l'arrivée massive, au début des années 1920, de travailleurs polonais dans les mines de la région, le mouvement ouvrier de notre pays a toujours manifesté sa solidarité avec les progressistes polonais persécutés tant en France (dénaturalisation du délégué unitaire Olszanski en 1932, emprisonnement de mineurs polonais suite à la grève de Leforest en août 1934, expulsion des mineurs grévistes de l'automne 1948) qu'en Pologne (interdiction du KPP en 1918, exécution en 1925 des communistes Wladyslas Hibner, Wladyslas Kniewski et Henryk Rutkowski , pratique de la torture dans le sinistre camp de Bereza Kartuska sous la dictature des Colonels…).
Aussi fidèles à leur engagement internationaliste et scandalisés par de telles pratiques liberticides, qui tendent à contaminer toute l’Europe de l’Est dans le silence complice de l’UE et des gouvernements occidentaux, et qui accompagnent la banalisation de l’extrême droite, voire des néonazis de Kiev aux Pays baltes en passant par l’Allemagne, le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), la Fédération du Pas-de-Calais du PCF, le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS), la Coordination communiste 59 et les Amis d'Edward Gierek demandaient, dès ce printemps, à être reçus par le Consulat honoraire de la République de Pologne. Consul honoraire,Henri Dudzinski, acceptait de les recevoir le 31 mai dernier dans ses locaux de Lens.
Après avoir écouté leurs exposés, Henri Dudzinski prenait l'engagement:
- de remonter les documents remis à cette occasion et nos exigences que s'arrêtent la persécution anti-communiste qui sévit outre-Oder auprès de l'ambassadeur de Pologne à Paris et du gouvernement polonais.
- de demander une réponse de la part de ces autorités polonaises.
Or, près de six mois après cet entretien, aucune réponse ne nous est encore parvenue. Ni de Paris, ni de Varsovie.
Nous ne pouvons nous satisfaire de cette fin de non-recevoir. Aussi réitérerons-nous auprès des autorités polonaises notre exigence de voir abandonner les poursuites à l'encontre de nos camarades et que soit mis un terme au processus de décommunisation en Pologne.
Un courrier en ce sens sera adressé au consul honoraire à Lens ainsi qu'à l'ambassadeur de Pologne en France. Nous saisirons également sur ce sujet le ministère français des Affaires étrangères.
Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS),
Coordination communiste 59/62
Les Amis d'Edward Gierek,
Parti Communiste Français, fédération du Pas-de-Calais
Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) 2 décembre 2016
samedi 26 novembre 2016
Fidel Castro ne nous a pas quittés !
Déclaration du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe, 26 novembre 2016
Il a porté la révolution cubaine, la résistance à l’Empire capitaliste le plus puissant et le plus violent du monde, la construction du socialisme et du pouvoir populaire cubains ; et sans le contingent internationaliste cubain qui vainquit l’armée de l’apartheid à Cuito Carnevale, les peuples sud-africain, namibien, zimbabwéen, n’auraient pas pu s’émanciper de l’apartheid soutenu par l’impérialisme occidental. C’est ce qu’a reconnu Mandela en se rendant à La Havane pour sa première visite internationale en tant que chef d’Etat.
En 1989, alors que Gorbatchev liquidait le socialisme et l’URSS sous couvert de « paix » (= de capitulation en rase campagne !) et de « démocratie » (= de prise de pouvoir par la maffia et par les oligarques !), Fidel a pris la tête de la résistance mondiale à la contre-révolution et aux innombrables chasses aux sorcières qu’elle allait déclencher dans le monde (et d’abord en RDA dans la foulée du procès d’Erich Honecker) quand il déclara, dans son lumineux discours de Camaguey (26 avril 1989) : « il y a la démocratie des riches et la démocratie des pauvres, la paix des riches et la paix des pauvres », signifiant par là que le marxisme-léninisme et l’approche de classes des questions politiques sont et resteront indispensables pour s’orienter dans la lutte politique. Et c’est pourquoi le CISC, ex-Comité Erich Honecker de Solidarité Internationaliste, que présidèrent Henri Alleg, Margot Honecker et Désiré Marle, et dont la présidence d’honneur est toujours tenue par le grand Mumia Abu-Jamal, s’est toujours référé à la solidarité DE CLASSE, à la solidarité communiste, prolétarienne, anti-impérialiste et antifasciste, et non à l’hypocrite « solidarité sans rivage » des ONG bourgeoises qui n’ont cure des persécutions anticommunistes et qui naviguent trop souvent du droit-de-l’hommisme anticommuniste aux directions du Département d’Etat américain…
Et ces dernières années, Fidel a inlassablement fait vivre, en tant que vieux sage de la Révolution, les aspects les plus novateurs de sa ligne révolutionnaire DE MASSE, exclusive de tout sectarisme et de toute étroitesse :
· Oui, camarade Fidel, « la patrie ou la mort, nous vaincrons », car à notre époque la résistance à la mondialisation contre-révolutionnaire passe nécessairement par la défense, à la fois patriotique et internationaliste, du « droit des nations à disposer d’elles-mêmes ».
· Oui, Commandante, « le socialisme ou la mort, nous vaincrons », car à notre époque de capitalisme pourrissant, fascisant, exterministe, le maintien de ce système inhumain met en péril la survie même de l’humanité : et le socialisme, le combat pour la renaissance du communisme international, sont indispensable non seulement pour qu’advienne une société juste et humaine, mais tout simplement, pour que survive l’humanité menacée de mort par les guerres impérialistes, la fascisation, la destruction irresponsable de l’environnement.
Camarade Fidel, à travers la sombre période de contre-révolution ouverte par les croisades impérialistes de Reagan et par la « réponse » opportuniste que leur apportèrent Gorbatchev et ses suiveurs opportunistes du monde entier, tu nous a transmis le flambeau des révolutionnaires de tous les temps et de tous les pays ; car pour l’honneur immortel du peuple cubain, tu fus de la trempe, et pour tout dire, de la classe, des combattants de Marathon, des soldats de Spartacus, de Marat et de Robespierre, de Babeuf et de Buonarotti, de Garibaldi et de Dombrowski, de Toussaint Louverture, de Louise Michel, de Marti, de Bolivar, de Zapata, de Marx et d’Engels, de Rosa et de Clara, de Lénine et des dirigeants bolcheviks du Grand Octobre et de Stalingrad, des combattants chinois de la Longue Marche et du grand parti de Ho Chi Mihn !
Et ton courage, ta sagesse, ton sens permanent de l’initiative communiste et révolutionnaire, ton humour, ta générosité partagée avec le Che, Celia Sanchez et Cienfuegos, vivront dans nos combats émancipateurs JUSQU'A LA VICTOIRE FINALE !
JEAN-PIERRE HEMMEN, président du C.I.S.C.,Vincent FLAMENT, rédacteur-en-chef de Solidarité de classe, secrétaire général du C.I.S.C., Georges GASTAUD, secrétaire international du C.I.S.C., Madeleine DUPONT, trésorière du C.I.S.C.
auxquels nous associons la mémoire de nos camarades décédés, fondateurs du C.I.S.C., Henri Alleg, Désiré Marle, Margot Honecker.
auxquels nous associons la mémoire de nos camarades décédés, fondateurs du C.I.S.C., Henri Alleg, Désiré Marle, Margot Honecker.
lundi 14 novembre 2016
70e anniversaire du retour en Pologne des mineurs du Nord-Pas-de-Calais: Des rapatriés témoignent
De 1946 à 1948, 62.000 Polonais de France gagnent la mère-patrie à l’appel d’une Pologne qui tourne le dos à son passé féodal. Exit la Pologne de la dictature de Pilsudski ou des Colonels. Exit la Pologne de la toute puissance des nobles et de l’Église catholique, de la misère noire et des inégalités sociales. Le pays dont les frontières sont redessinés, relève le défi de la reconstruction. Les mineurs du Nord-Pas-de-Calais seront les fers de lance d’une gigantesque œuvre de redressement national, mais aussi de polonisation de territoires arrachés à l’Allemagne vaincue.
Ces rapatriés auraient regretté être retournés en Pologne. Ils auraient été victimes de la propagande mensongère du régime, puis empêchés de retourner en France. Depuis 70 ans, ont été relayées bien des approches caricaturales sur cette page parmi les plus glorieuses de l’amitié franco-polonaise. Loin des clichés réducteurs véhiculés par la frange la plus réactionnaire de la communauté franco-polonaise des partisans du gouvernement polonais en exil à Londres aux milieux cléricaux, Czeslawa Paczkowska et Stefan Wlodarczyk ont accepté de témoigner de leur vécu en Pologne populaire. Nous sommes en 1947. Czeslawa Paczkowska, 17 ans, vit au cœur du quartier de la Longue Pierre à Hersin-Coupigny. Stefan Wlodarczyk, 16 ans, travaille aux Forges et Ateliers de la Nave à Béthune. Ils ne se connaissent pas. Le 17 novembre, le destin va les réunir à la gare de Lens. Polonais émigrés dans les mines du Nord dans l’entre-deux-guerres, leurs parents ont décidé de retourner en Pologne, dans le cadre de la politique de rapatriements orchestrée par les autorités polonaises. Né en France, Stefan n’envisage guère avec enthousiasme ce départ surtout souhaité par sa mère « car elle avait de la famille en Pologne ».
Un voyage de sept jours
Czeslawa et Stefan gagnent dans le même wagon la Basse-Silésie, au cœur de ces « territoires recouvrés » dont les Allemands sont progressivement chassés. Le voyage dure sept jours, à travers l’Allemagne occupée et la Tchécoslovaquie. « Nous ne nous en sommes pas rendus compte, mais c’était long car notre convoi n’était pas prioritaire. On passait quand la voie était libre…Nous étions quatre ou cinq familles par wagon, assis dans la paille. Il y avait un coin pour les toilettes. Les couchettes étaient réservées aux personnes âgées et les femmes enceintes installées dans un wagon spécial », se souviennent-ils. Le 24 novembre, le convoi franchit la frontière sud du pays, à Miedzylesie. Des vivres sont distribués aux rapatriés, leurs papiers contrôlés… Il neige quand ils arrivent enfin à la gare de Bialy Kamien, un quartier de Walbrzych, poumon industriel de la Basse-Silésie. « Nous nous sommes installés tout de suite. Nos maisons appartenaient avant la guerre à des Allemands. Elles étaient vides, les murs avaient été repeints. C’était frais. Elles étaient confortables avec l’eau et les toilettes à l’intérieur. La salle de bain équipée d’un feu au charbon était à la cave. Six familles se la partageaient », précisent-ils.
Une aristocratie ouvrière
Un frère de Stefan est immédiatement embauché à la mine qui portera le nom de Maurice Thorez, éminent dirigeant du Parti communiste français. Après une expérience initiale dans un atelier de fabrication de voitures pour enfants, Stefan entame, en 1956, une carrière de houilleur, lui aussi, à « Thorez ». « C’était facile d’entrer dans les mines parce qu’on avait besoin de main-d’œuvre. Les mineurs constituaient une aristocratie ouvrière. Ils avaient des avantages comme celui d’obtenir huit tonnes de charbon par an. Les salaires y étaient plus élevés qu’ailleurs. Aussi, ont-ils pu être jalousés. Ici, en Basse-Silésie, les conditions de travail étaient très bonnes. Il n’y avait pas de poussière quand on forait », explique celui qui travailla à l’abattage jusqu’à sa retraite.
« Libre en Pologne populaire »
Pour sa part, Czeslawa se consacre à l’éducation de leurs enfants… qui naîtront d’un mariage contracté en 1951. Ont-ils envisagé un retour en France ? Stefan ne se posera pas la question. «Nous étions installés puis les enfants sont venus au monde. C’était comme ça. Nous étions jeunes. On avait une vie normale, on allait au bal, on s’amusait. On ne pensait pas à la politique », fait remarquer un homme qui se sentait « libre » dans la Pologne populaire. Il y avait « bien une armée russe, mais pas des policiers à tous les coins de rue. On pouvait changer de métier ou d’habitation si on le désirait. Je n’avais pas de problèmes pour écrire à mes frères restés en France ».
Amoureux de la France
Désormais, Stefan et Czeslawa coulent des jours paisibles dans ce quartier de Bialy Kamien qu’ils n’ont finalement jamais quitté… hormis bien sûr pour rendre visite à leurs parents et amis restés en France ! En 1970, Stefan accueillait l’arrivée d’Edward Gierek (ancien mineur de Leforest expulsé suite à la grève d'août 1934), aux commandes de l’État polonais « avec une certaine fierté car il faisait parfois des discours en français » ! Une langue qu’il continue de cultiver volontiers en regardant les chaînes de télévision françaises et en y savourant les prestations de l’accordéoniste nordiste Michel Pruvot très populaire auprès de la communauté francophone. Quant à Czeslawa qui « préfère toujours parler français que polonais », elle a longtemps été l’une des chevilles ouvrières de la Chorale francophone . En septembre dernier, toujours aussi attachée à la France et sa culture, elle se rendait à l'ancienne mine Thorez transformée en musée, à l'inauguration d'une exposition consacrée à ces « retours oubliés » à l'occasion de leur 70e anniversaire.
Jacques KMIECIAK
Les rapatriements ? agir plutôt que subir…
Inquiet des départs « sauvages » des travailleurs polonais observés dès 1945, l’État français, engagé dans la « Bataille du charbon », préfère organiser les retours en Pologne d’une main-d’œuvre appréciée pour ses aptitudes professionnelles depuis son arrivée dans les mines du Nord dans l’entre-deux-guerres, plutôt que de les subir. Les rapatriements seront ainsi régis par quatre accords franco-polonais, dont le premier est signé en février 1946. Le départ initial se fait de la gare de Lens, le 15 mai 1946. Les convois se succéderont de Lens, Bruay-en-Artois, Douai, Valenciennes et Arras (pour les ouvriers agricoles) jusqu’en décembre 1948. Les mineurs du Nord-Pas-de-Calais et leur famille sont acheminés jusqu’en Silésie (Bytom, Gliwice, Walbrzych…). Payé par la République polonaise qui, pour la première fois de son histoire, invite « ses enfants disséminés à travers le monde au retour », le voyage dure une semaine. A leur arrivée, les mineurs sont assurés de trouver un travail et un logement. Au total, de 1946 à 1948, 62 000 Polonais de France (soit près d’un sur cinq) feront le choix du retour.
J K
Réédition de « Découverte de la Pologne, 1948 » de Jacques Estager
A l’occasion du 70e anniversaire des rapatriements, les Amis d’Edward Gierek ont fait rééditer l’ouvrage que Jacques Estager avait consacré au sujet. En août 1948, comme envoyé spécial de Liberté, Jacques Estager accompagne un convoi de rapatriés de Douai à Walbrzych. Une réédition en forme d’hommage à ces patriotes Polonais du Nord, bâtisseurs de la Pologne populaire et artisans de son redressement. Une façon aussi de saluer le remarquable travail d’investigations réalisé par Jacques Estager.
· « Découverte de la Pologne, 1948 », 12 euros, Editions Nord-Avril. Renseignements au 03.27.90.54.90.
samedi 15 octobre 2016
Solidarité de Classe n°95 est arrivé !
Avertissement :
Une malencontreuse inversion de fichiers nous a fait mettre en page une présentation par l'éditeur de l'ouvrage "La désinformation autour du régime de Vichy" au lieu de l'article condamnant ce livre (voir ci-dessous). Nous présentons toutes nos excuses à nos lecteur pour cette regrettable bévue. La critique de l'ouvrage paraîtra dans notre numéro 96.Sommaire :
- Vie du Comité : Solidarité sur quatre continents à la Fête de l'Huma (de la Corée au Mali en passant par l'Indonésie et la Pologne, des internationalistes sont venus à la rencontre des militants du CISC, et de leurs camarades du PRCF). Message de soutien aux communistes allemands à la fête du Unsere Zeit.- Asie : Le jugement du Tribunal International des Peuples commence à fissurer la chape de plomb sur le génocide anticommuniste indonésien. La Corée du Sud embastille les militants syndicaux et pacifistes sous prétexte de collusion avec l'ennemi du nord !
- Amériques : Le Mouvement des Sans Terre appelle à la résistance contre le nouveau pouvoir brésilien issu du coup d'Etat. Le Vénézuéla et la Bolivie tiennent bon malgré les tentatives de destabilisation d'extrême-droite.
- Europe : ces jeunes fascistes polonais qui voient des juifs et des communistes partout. Un journaliste nazi reçoit la plus haute distinction de l'Etat hongrois. Les fascistes "Soldats d'Odin" essaiment.
- France : tour de passe-passe anticommuniste au mémorial du Vercors. "Le Fil rouge" de Gilda Landini : saga d'une famille résistante. "La désinformation autour du régime de Vichy" : une tentative de réhabilitation de Pétain.
- Allemagne : les anciens officiers de RDA mettent en garde contre les dangers de guerre contre la Russie. Un nouveau mémorial Thälmann a ouvert à Berlin.
dimanche 28 août 2016
Une centaine de généraux allemands disent « stop » à la russophobie
Près d’une centaine de généraux et d’officiers supérieurs de l’ex-RDA ont signé une lettre ouverte intitulée « Soldats pour la paix », dans laquelle ils condamnent la politique de l’Occident vis-à-vis de la Russie.
Selon les militaires, le remaniement du monde sous l’égide des USA et de leurs alliés a conduit à de nombreuses guerres. Pourtant, l’histoire montre qu’il est préférable d’être ami avec les Russes plutôt que l’inverse. Cette lettre sera envoyée au Bundestag et aux ambassades des pays de l’Otan.
Les représentants du commandement militaire de l’ex-RDA appellent les pays de l’Otan à stopper l’hystérie militaire et la russophobie.
La lettre « Soldats pour la paix » a été publiée sur le site du quotidien allemand Junge Welt. « Nous savons bien ce qu’est la guerre, et nous prônons la paix », indique le message signé par les ex-ministres de la Défense de l’ex-RDA Heinz Kessler et Theodor Hoffmann, trois généraux de corps d’armée, 19 généraux de division, 61 généraux de brigade, dont le cosmonaute Sigmund Jähn, plusieurs amiraux, ainsi que des colonels et des capitaines.70 ans après la fin du conflit qui a coûté la vie à 27 millions de Soviétiques, la guerre redevient un compagnon de l’humanité, note la lettre.
« Le remaniement du monde sous l’égide des USA et de leurs alliés a conduit aux guerres en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, au Yémen, au Soudan, en Libye et en Somalie », souligne la lettre.
Les militaires allemands indiquent que la stratégie américaine vise à éliminer la Russie en tant que concurrent et à affaiblir l’Union Européenne. Et la tentative de faire de l’Ukraine un membre de l’UE et de l’Otan, selon eux, est une aspiration à créer un « cordon sanitaire » de la région balte jusqu’à la mer Noire pour isoler la Russie du reste de l’Europe, ce qui rend impossible l’union entre la Russie et l’Allemagne.
Les signataires de cette lettre remarquent également une campagne sans précédent des médias, une atmosphère d’hystérie militaire et de russophobie. D’après eux, cette tendance va à l’encontre du rôle diplomatique que pourrait jouer l’Allemagne au regard de sa situation géopolitique, de son expérience historique et des intérêts objectifs du peuple.
« Nous n’avons pas besoin d’une campagne militaire contre la Russie, mais d’une entente mutuelle et d’une coexistence pacifique. Nous n’avons pas besoin d’une dépendance militaire des USA, mais de notre propre responsabilité pour la paix », écrivent les militaires.
« En tant que militaires, nous savons bien que la guerre ne doit pas être un outil de la politique. En s’appuyant sur notre expérience, nous pouvons évaluer les conséquences pour toute l’Europe », a déclaré dans une conférence de presse l’ex-ministre de la Défense de la RDA l’amiral Theodor Hoffmann.
Selon ce dernier, plusieurs signataires de cette lettre ont été témoins de la Seconde Guerre Mondiale. Il a souligné également que les problèmes clés de notre époque ne pouvaient être réglés qu’en coopération avec la Russie. « L’expérience montre qu’il vaut mieux être ami qu’ennemi avec les Russes », conclut Hoffmann.
Source: Sputnik
Source: almanar http://french.almanar.com.lb/adetails.php?fromval=1&cid=19&frid=19&eid=322672 |
lundi 18 juillet 2016
Signez la pétition pour libérer Han Sang-gyun !
Lien vers la pétition:
https://www.change.org/p/to-south-korean-minister-of-justice-kim-hyun-woong-respect-the-workers-constitutional-rights?recruiter=52019769&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive
Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud:
Le dirigeant de la Confédération coréenne des syndicats (acronyme anglais : KCTU) Han Sang-gyun est emprisonné par les autorités sud-coréennes, dans une nouvelle démarche du régime autoritaire de Mme Park Geun-hye pour réprimer toute opposition politique et syndicale. Après avoir manifesté à Paris pour exiger – notamment – la libération de Han Sang-gyun et l’arrêt de la répression antisyndicale, le Comité international pour les libertés démocratiques (CILD) appelle à signer et faire signer la pétition – que nous reproduisons ci-après en français, en anglais, en allemand et en coréen – initiée par le Réseau européen pour une Corée progressiste (basé en Allemagne) adressée au juge Shim Dam en vue de la libération de Han Sang-gyun et du respect des droits des travailleurs sud-coréens tels qu’ils sont garantis par la Constitution.
https://solidaritecoree.wordpress.com/2016/06/29/signez-la-petition-pour-liberer-han-sang-gyun/
https://www.change.org/p/to-south-korean-minister-of-justice-kim-hyun-woong-respect-the-workers-constitutional-rights?recruiter=52019769&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive
« Selon
que vous serez ou pas dans le camp de l’impérialisme US, les médias du
capital vous disculperont ou vous incendieront. Que n’entend-on pas sur
la « Corée du Nord » qui propose inlassablement la réunification du
pays, la dénucléarisation totale de la péninsule coréenne et le départ
des troupes étrangères…
Mais
avez-vous entendu parler de l’impitoyable répression qui frappe les
démocrates et les militants ouvriers en Corée du Sud, cet Etat fascisant
entièrement aux mains des monopoles capitalistes et de l’US Army ?
Signez pour la libération de Han Sang-gyun ! ». Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud:
Le dirigeant de la Confédération coréenne des syndicats (acronyme anglais : KCTU) Han Sang-gyun est emprisonné par les autorités sud-coréennes, dans une nouvelle démarche du régime autoritaire de Mme Park Geun-hye pour réprimer toute opposition politique et syndicale. Après avoir manifesté à Paris pour exiger – notamment – la libération de Han Sang-gyun et l’arrêt de la répression antisyndicale, le Comité international pour les libertés démocratiques (CILD) appelle à signer et faire signer la pétition – que nous reproduisons ci-après en français, en anglais, en allemand et en coréen – initiée par le Réseau européen pour une Corée progressiste (basé en Allemagne) adressée au juge Shim Dam en vue de la libération de Han Sang-gyun et du respect des droits des travailleurs sud-coréens tels qu’ils sont garantis par la Constitution.
HAN SANG GYUN, DIRIGEANT de la KCTU EST INNOCENT.
La Justice de la Corée du Sud doit respecter la Constitution qui garantit le droit syndical. Le 13 juin 2016, le procureur LEE Seong Sik requiert 8 ans de prison contre HAN Sang Gyun, dirigeant de la Confédération syndicale KCTU qui a organisé en novembre 2015 un rassemblement contre la « réforme » du droit du Travail.
HAN Sang Gyun a été élu dirigeant de la KCTU en décembre 2014, en avril et en juillet 2015, la KCTU a organisé des grèves pour résister à un projet de grave atteinte au droit du travail. Et le 14 novembre 2015, après que la KCTU a organisé un grand rassemblement de 130 000 personnes, ce rassemblement était absolument nécessaire pour protéger le droit de 20millions de travailleurs contre le projet de la loi travail du gouvernement. HAN Sang Gyun a dû se réfugier au temple bouddhiste Jogyesa au centre de Séoul. La police a assiégé le temple pendant trois semaines. Pour éviter l’assaut prévu, HAN Sang Gyun s’est livré volontairement à la police le 10 decembre 2015.
Six mois plus tard, le procureur requiert contre HAN une peine de 8 ans de prison, disant que « non seulement HAN Sang Gyun a planifié minutieusement son crime dès qu’il a été élu dirigeant, mais qu’il a aussi agité les autres travailleurs en abusant de sa position, et il n’a aucun regret ».
Pourtant, c’est la police qui n’a pas respecté la loi. Lors de la manifestation, la police a poussé les manifestants dans une nasse faite de murs de bus de police. Ensuite elle a lancé des gaz lacrymogènes et usé du canon à eau chargée de produits chimiques. Le canon a atteint de plein fouet un agriculteur, BAEK Nam Ki, il est dans le coma depuis ce jour. Le procureur n’a procédé à aucune enquête sur ces exactions policières ni sur les atteintes aux droits et à la légalité. Au lieu de cela, la police a arrêté 527 adhérents de la KCTU, en a retenu 20, et à ce jour 6 mois après, 10 sont encore en prison, dont HAN Sang Gyun.
Le parti au pouvoir et le gouvernement préparent une destruction du droit du travail :1) Faciliter les licenciements en rendant légaux les licenciements abusifs. 2) Généralisation de l’emploi précaire. 3) Par la liberté donnée aux employeurs de rémunérations arbitraires, imposer des salaires encore plus bas et mettre les travailleurs dans la concurrence extrême.4) Neutraliser les syndicats en contournant les conventions collectives.
En somme, la « réforme » vise à créer des conditions de travail inhumaines, uniquement pour ouvrir une voie royale au maximum de profit au seul bénéfice des grandes entreprises. Comme tous les pays démocratiques, la Corée du Sud, à l’article 33 de la Constitution, garantit le droit syndical, le droit à la négociation collective et à l’action collective pour améliorer les conditions de travail. Protester contre une menace sur les conditions de travail est donc un droit pour les syndicats. Qu’un procureur demande une peine de prison pour un travailleur syndicaliste, au mépris de la Constitution, cela signifie qu’il est au service d’un pouvoir qui ne vise qu’à écraser les travailleurs, et non pas au service de la justice et de la démocratie. Le jugement aura lieu le 4 juillet.
HAN Sang Gyun est innocent. Si un dirigeant syndical doit aller en prison après que son syndicat a organisé un rassemblement pour défendre les droits des travailleurs, cela veut dire que ce pays n’est plus un pays démocratique.
La Justice de Corée du Sud doit respecter les droits des travailleurs énoncés dans la Constitution et le juge SHIM Dam doit libérer HAN Sang Gyun et tous les syndicalistes emprisonnés.
Le Parlement, s’il est réellement une émanation démocratique des citoyens, doit rejeter le projet actuel de destruction du Droit du travail, qui met la vie des travailleurs en grave danger.
Les députés doivent au contraire élaborer et adopter une véritable réforme de la loi, qui améliore les conditions de travail.
European Network for Progressive Korea (Solidarité en Europe pour la Corée progressiste)
*Our other significant petition: Minister of Justice: Hyundai Motors & Yoosung Enterprise: Stop Labour Repression now! https://goo.gl/aCZsme
https://solidaritecoree.wordpress.com/2016/06/29/signez-la-petition-pour-liberer-han-sang-gyun/
lundi 9 mai 2016
HONNEUR à la camarade MARGOT HONECKER !
Déclaration du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe (CISC, ex-Comité Erich Honecker de Solidarité Internationaliste)
HONNEUR à la camarade MARGOT HONECKER !
Le combat contre la criminalisation de la RDA et du communisme historique continue !
C’est avec beaucoup de tristesse que nous apprenons la mort de notre camarade Margot, co-présidente d’honneur fondatrice du CISC avec Mumia Abu-Jamal et feu Henri Alleg.
Margot s’était engagée très jeune dans la lutte pour le socialisme ; avec son époux, Erich, figure ouvrière de la Jeunesse communiste allemande réprimé par Hitler, elle fut longtemps au premier rang de la constitution du premier Etat socialiste allemand de l’histoire, la RDA. Elle joua un rôle central dans l’édification en RDA d’une école de qualité pour tous qui faisait l’admiration de nombre de pédagogues non communistes de par le monde.
Lors de la chute sous influence de la RDA, le couple Honecker fut persécuté par la justice revancharde de l’Allemagne « unifiée » en violation totale, non seulement des accords dits de réunification qui interdisaient toute chasse aux sorcières, mais du principe de non-rétroactivité du droit que Helmut Kohl prétendait violer en faisant juger Honecker, déjà très malade, en vertu du droit de la RFA et en niant rétrospectivement l’existence de la RDA reconnue par l’ONU.
Contrairement aux Gorbatchev, Chevarnadzé, Eltsine, Schabowski et Cie qui renièrent le socialisme pour faire leur place au soleil dans la société capitaliste, Honecker et son épouse restèrent fidèles au socialisme et défendirent, non sans esprit autocritique, le bilan de la première expérience socialiste de l’histoire. On se souvient d’Erich Honecker sortant, le poing levé, de l’ambassade de Russie quand il fut honteusement livré à l’impérialisme allemand, en violation de la parole donnée, par le nouveau pouvoir contre-révolutionnaire russe à genoux devant les nouveaux maîtres états-uniens et ouest-allemand de l’Europe.
Aujourd’hui, malgré une propagande anticommuniste de chaque instant, malgré la chasse aux sorcières géante qui a conduit l’Etat revanchard allemand à expulser de l’enseignement et de la fonction publique des centaines de milliers de fonctionnaires est-allemands supposés « staatsnah » (proche de l’Etat socialiste, en clair, communistes), une majorité de citoyens de l’ex-RDA reconnaît directement ou indirectement les mérites de l’ancienne RDA, notamment dans les domaines éducatif, social et économique. Celle-ci n’était certes pas un paradis (mais elle vivait dans un environnement très hostile et les donneurs de leçons anticommunistes « oublient » que Berlin était le point de confrontation le plus brûlant de la prétendue « guerre froide »).
En réalité, la prétendue « réunification » donna lieu à la colonisation brutale des Länder orientaux ; la privatisation de la puissante industrie est-allemande aboutit à un chômage de masse pas encore surmonté aujourd’hui et l’absorption de l’Allemagne socialiste par la « République de Berlin » fut le point de départ pour la recolonisation de l’Est européen par l’UE/OTAN (là aussi en violation grossière des accords de réunification), pour la déstabilisation de l’URSS, en particulier de l’Ukraine aujourd’hui aux mains d’un pouvoir dont le président du parlement est le fondateur du Parti National-Socialiste Ukrainien, pour la mise en place ultérieure du Traité de Maastricht avec son article proprement totalitaire (puisqu’interdisant toute alternative en Europe) transformant l’UE en « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée », c’est-à-dire en un cartel de puissance parrainée par Berlin et visant à écraser la souveraineté des peuples, à détruire les acquis sociaux et à forclore tout retour du socialisme en Europe…
Le CISC, ex-Comité Erich Honecker de Solidarité Internationaliste, s’honore d’avoir été une des très rares organisations, née de la lutte contre la contre-révolution, à apporter d’emblée sa solidarité aux communistes allemands fidèles à leurs idéaux qui, contrairement aux chefs officiels de la plupart des PC d’Europe de l’Est et d’une bonne partie des PC de l’Ouest, ne reniaient pas le socialisme et s’engageaient sur le chemin de l’honneur de la nouvelle résistance. Très rapidement le CHSI réunit un comité d’honneur international et collecta plus de 10 000 signatures en France, malgré l’opposition farouche de certains « communistes » officiels, pour défendre Honecker – et à travers lui, l’honneur et la liberté de centaines de milliers de camarades des ex-pays socialistes.
Margot Honecker, qui jusqu’au bout resta fidèle au CISC en entretenant une correspondance avec G. Gastaud, avait compris que l’euro-criminalisation du socialisme engagée par le procès Honecker porterait dans ses bagages contre-révolutionnaires la réhabilitation larvée du nazi-fascisme, la réhabilitation de fait de l’extrême droite raciste dans toute l’Europe et l’émergence d’une prétendue « Europe unie », véritable Empire dominé par l’impérialisme allemand plus arrogant que jamais, avec de nouveaux dangers de guerre antirusse, de fascisation, de régressions sociales tous azimuts.
Enfin, comme le PC du Chili avec à sa tête l’inoubliable Gladys Marin, les antifascistes du monde entier ne peuvent oublier que la RDA fut l’Etat qui accueillit le plus de réfugiés chiliens à l’époque de la dictature sanglante de Pinochet, alors que les puissances occidentales soi-disant amies des « droits de l’homme » soutenaient sans honte le nouvel Etat fasciste qui, aux mains des « Chicago Boys », allait devenir le laboratoire mondial du néolibéralisme destructeur.
Honneur à Margot Honecker et à son mot d’ordre :VORWÄRTS UND NIE VERGESSEN DIE SOLIDARITÄT ! (En avant sans jamais oublier la solidarité !).
A l’heure où le pouvoir clérical-fascisant de Varsovie persécute le P.C. polonais et où le pouvoir pronazi de Porochenko soutenu par l’UE/OTAN prétend interdire le PC ukrainien, provoquer la Russie, écraser les Républiques du Donbass, la criminalisation du communisme historique, cette rampe de lancement de l’euro-intégration impérialiste de la fascisation rampante du continent, doit être combattue par tous les communistes véritables, tous les antifascistes et tous les anti-impérialistes sincères, par tous ceux qui veulent vraiment défendre la paix, la démocratie, la laïcité, le progrès social et l’avenir du mouvement ouvrier.
Plus que jamais, comme le clamaient ensemble dès 1991 les initiateurs de la « pétition Honecker », les Désiré Marle, Henri Alleg, Margot Honecker, etc. : « PAS DE REVANCHE POSTHUME POUR HITLER », et halte à l’euro-maccarthysme !
Pour le Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe (CISC)- Jean-Pierre Hemmen, président, Vincent Flament, secrétaire général, Georges Gastaud, directeur de « Solidarité de classe », Madeleine Dupont, trésorière nationale.
mardi 3 mai 2016
Liberté pour les communistes polonais
Nous apprenons la condamnation à 9 mois de travaux forcés contre des dirigeants communistes polonais.
Dans l’UE en pleine fascisation cette nouvelle serait le signe d’une étape qualitative supérieure de ce processus. Le pouvoir polonais a certes montré sa nature cléricalo-conservatrice et autoritaire. Mais en condamnant des militants politiques pour leurs convictions, ce pouvoir franchit le Rubicon qui sépare de manière de plus en plus ténue la démocratie bourgeoise et un régime fascisant.
Les signataires s’adressent aux forces démocratiques et ouvrières de France pour s’élever contre cette mesure inique qui rappelle les heures les plus sombres de notre continent.
Il s’agit de défendre la liberté d’expression et d’organisation.
Il s’agit de défendre la liberté de militants communistes qu’un pouvoir fascisant veut faire taire.
Chaque citoyen pourra par la même occasion constater que l’UE est non seulement silencieuse face à cette répression mais qu’elle nourrit cet anti-communisme qui lui-même est le signe avant coureur d’une attaque contre la démocratie et les droits sociaux et démocratiques des peuples, comme on le voit déjà en France avec la multiplication des lois liberticides, les violences policières contre les manifestants, la criminalisation des ouvriers CGT de Goodyear et d’Air France, etc...
Cette criminalisation galopante du communisme, à laquelle les pseudo-travaux de Courtois et Cie ont ouvert la voie en France, est d’autant plus inquiétante qu’elle s’accompagne d’une réhabilitation de moins en moins rampante des fascistes, des nazis et des racistes. Pour ne prendre qu’un exemple, il n’est que de voir comment l’UE-OTAN continue de soutenir le pouvoir de Kiev qui vient d’interdire le PC ukrainien, qui a massacré des syndicalistes à Odessa et qui vient de promouvoir au poste de président du Parlement le fondateur du Parti national-socialiste ukrainien.
Nous appelons à une solidarité de grande ampleur de la part de tous les communistes, de tous les syndicalistes combatifs, de tous les démocrates.
Dans les heures et les jours qui viennent les signataires prendront des initiatives dans ce sens.
PRCF, Les Amis d’Edward Gierek, CISC, Section de Vénissieux du PCF, CC 59/62.
http://www.kompol.org/